Horst Seehofer ne veut plus fermer la frontière
Le ministre fédéral de l'Intérieur Horst Seehofer veut renoncer à une re-fermeture de la frontière franco-allemande au cas où la pandémie devait reprendre. Et cela avec une explication surprenante.
(KL) – La fermeture de la frontière entre le Pays de Bade et l’Alsace, qui a duré trois mois, n’est plus qu’un très mauvais souvenir. En ce qui concerne le ministre fédéral de l’Intérieur Horst Seehofer, il faudra que cela reste ainsi. Devant la Commission de l’Intérieur du Parlement Européen, Seehofer a expliqué que « nous n’avons pas fait les meilleures expériences avec les contrôles instaurés au printemps ». C’est un doux euphémisme, mais si Horst Seehofer est arrivé à la même conclusion que les habitants et habitantes du Rhin Supérieur, à savoir que la fermeture de la frontière n’a fait que causer des dégâts de part et d’autre du Rhin ; mais vaut mieux tard que jamais.
« Il s’est avéré », disait Seehofer, « que l’Europe s’est développée positivement ces dernières décennies, surtout dans les régions frontalières, par exemple par les échanges dans l’éducation ou dans les domaines économique et humain. » Est-ce que les nombreuses protestations publiques et privées contre cette fermeture de la frontière auraient eu de l’effet sur lui ?
Toujours est-il qu’en cas de nouvelle augmentation de cas, Seehofer n’entend plus fermer la frontière. En citant l’exemple de l’Alsace, Seehofer a expliqué que si le nombre d’infections au coronavirus devaient augmenter dans cette région, « il incombera aux autorités alsaciennes de prendre les mesures sanitaires qui s’imposent, donc gestes-barrière, masques et tout cela ». Ceci est assez remarquable. Seehofer, ministre compétent pour l’ouverture ou la fermeture des frontières allemandes, s’est laissé convaincre que les trois mois de la fermeture de la frontière avaient causé plus de dégâts sur les deux rives du Rhin que contribué à endiguer le virus.
Si tout le monde espère qu’il n’y aura pas de recrue du nombre d’infection en Alsace, le nouveau positionnement du gouvernement allemand met un peu la pression sur nos autorités locales et régionales. Car désormais, et contrairement au début de la grande vague du mois de mars, les autorités alsaciennes et celles du Bade-Wurtemberg devront se concerter. C’est donc le moment de peaufiner les actions et réactions franco-allemandes au cas d’une « deuxième vague ».
Si le gouvernement allemand a vraiment compris que l’avenir de l’Europe ne peut pas passer par des frontières fermées et le nombrilisme national, c’est que cette crise aura aussi eu du bon. En attendant, croisons les doigts que ce virus ne revienne pas comme au printemps. L’idéal serait de disposer des bonnes procédures, sans avoir à les utiliser…
Et concrètement, qui décide de quoi au niveau local/régional ?