Julian Assange – une attente insoutenable

La décision de la High Court à Londres, après deux jours d'audience, n'interviendra pas avant le 5 Mars. L'attente du dénouement de cette affaire est terrible. Pour Julian Assange et le monde.

Dans le monde entier, les gens demandent la libération de Julian Assange. Mais la politique internationale se rend complice des USA. Foto: Alisdare Hickson / Wikimedia Commons / CC-BY-SA 4.0int

(KL) – Est-ce que Julian Assange pourra encore s’opposer contre son extradition vers les Etats-Unis où les autorités américaines veulent l’enfermer pour 175 ans ? On ne le saura pas avant le 5 Mars et il faut espérer que les « défenseurs des lanceurs d’alerte » européens autoproclamés profitent de ce laps de temps pour intervenir auprès de Londres et Washington, pour obtenir la libération de celui qui avait informé, par le biais de WikiLeaks, des crimes de guerre de l’armée américaine.

Le cas de Julian Assange est un scandale qui dure depuis 13 ans. Suite à la publication de milliers de documents écrits et sous forme de vidéo, la plate-forme WikiLeaks, dirigée par Julian Assange, les autorités américaines avaient réagi en panique. Après la construction d’un « cas de viol » en Suède, qui avait était classé sans suite car inexistant, Julian Assange a du se réfugier à l’ambassade de l’Equateur à Londres, où il devait passer 8 ans privé de liberté. Après cette période et suite à un changement du gouvernement équatorien, la police britannique l’avait arrêté pour l’incarcérer à la prison de haute sécurité de Belmarsh où il est détenu en isolement parmi des terroristes et meurtriers. Le rapporteur pour des questions relatives à la torture et des crimes contre l’humanité de l’ONU, Nils Meltzer, avait qualifié les conditions de détention comme « torture ».

Le procès contre Assange était une pure farce, un procès politique, que la Grande Bretagne a mené sous les ordres de Washington qui se comporte comme la Russie en Biélorussie. La justice britannique a plié le genou devant les Etats-Unis dont les agences comme la CIA, avaient même préparer des plans pour enlever Assange à Londres ou, le cas échéant, l’assassiner sur place. Il est incroyable qu’un état européen puisse sérieusement penser à extrader un journaliste vers un pays qui avait déjà préparé son assassinat, sachant que 175 ans de prison y attendent celui qui avait publié la vérité qui elle, n’a jamais été démentie par les Etats-Unis.

Après la prononciation de la High Court, les choses se compliqueront rapidement. Si les avocats de Julian Assange prévoient, en cas de décision défavorable pour le lanceur d’alerte, de faire appel à la Cour Européenne des Droits de l’Homme (CEDH) à Strasbourg, la Grande Bretagne pourrait l’extrader avant même le lancement d’une procédure à Strasbourg. Pourquoi est-ce que les avocats n’anticipent pas en s’adressant dès maintenant à cette Cour ? Les règlements prévoient que l’on puisse s’adresser à la CEDH seulement après avoir obtenu un jugement final de la plus haute instance juridique du pays concerné, dans ce cas, la High Court.

Si la Grande Bretagne et les Etats-Unis devraient réussir leur coup contre la liberté de la presse, il conviendra de les frapper des mêmes sanctions que l’on inflige à la Russie et à la Biélorussie pour des cas comparable, comme celui d’Alexei Navalny. Moralement, il n’y a pas de différence entre le traitement infligé à Navalny et à Assange – il s’agit de manœuvres politiques qui, dans les deux cas, risquent de se terminer de la même façon.

En attendant, il ne reste que quelques jours pour que les responsables politiques européens interviennent à Londres et à Washington. Ils sont nombreux à se vanter de « protéger » les lanceurs d’alerte, mais depuis 13 ans, ces « protecteurs autoproclamés » qui ne protègent rien et personne, les responsables européens détournent le regard et n’ont pris aucune initiative pour sauver la vie de Julian Assange et par ce biais, la liberté de la presse et la démocratie.

13 ans de privation de liberté pour avoir ouvert les yeux du monde face aux crimes de guerre américains – et l’Europe, le fief des Droits de l’Homme, ne réagit pas ? Le procès politique à Londres constitue le dépôt de bilan de la politique européenne, la grande absente dans ce dossier. Le 9 juin prochain, lors de l’élection européenne, il faudra se souvenir des responsables de ce scandale, de ceux qui n’ont pas essayé de sauver la vie de Julian Assange, de ceux qui se vantent de travailler pour les Droits de l’Homme et de ceux qui portent une part de responsabilité dans ce qui arrive à Julian Assange.

L’homme est gravement malade, il a été privé de sa liberté pendant 13 ans et c’est le moment de le renvoyer dans son pays, l’Australie, pour qu’il puisse vivre en paix. Pour cela, tous les responsables politiques européens doivent intervenir à Washington et à Londres pour mettre un terme à cette attaque sur la démocratie. Autrement, il faudra considérer à l’avenir, les USA et la Grande Bretagne exactement comme la Russie et la Biélorussie.

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