La France et l’Allemagne doivent lancer une initiative pour la paix

Face aux multiples conflits dans le monde, les deux pays doivent faire passer un message - il est possible de surmonter les conflits et la haine. Durablement.

La France et l'Allemagne devraient lancer ensemble und initiative pour la paix. Foto: Allyn / Wikimedia Commons

(KL) – Pour les Allemands, la France représentait pendant longtemps «l’ennemi hériditaire» (Erbfeind) et pour la France, l’Allemagne était le pays l’ayant attaqué trois fois en l’espace de 70 ans (1870/71, 1914 et 1939). Rien n’indiquait à la fin de la IIe Guerre Mondiale que les deux pays allaient devenir d’abord partenaires, ensuite partenaires privilégiés et finalement, amis. Et pourtant.

Strasbourg, capitale européenne, est le symbole parfait de cette réconciliation. Une réconciliation qui a pris du temps, qui prend toujours du temps, mais qui fonctionne. Cet exemple historique constitue non seulement un progrès extraordinaire dans l’entente des deux pays voisins, mais également une mission. La mission de partager le secret de la réconciliation avec d’autres pays au monde qui actuellement, se trouvent en état de guerre.

Si les prises de position du sénateur-maire de Strasbourg Roland Ries, appelant à la raison, au dialogue et à la paix, sont importantes, il faudra faire plus. Strasbourg doit partager son vécu et ses expériences avec ces pays en guerre, avec le message qu’il est possible de mettre un terme à la haine. Ce message doit être véhiculé par les deux pays – pourquoi pas lors de la visite des deux présidents allemand et français dimanche prochain au Hartmannswillerkopf, lieu qui illustre mieux que n’importe quel autre lieu la folie meurtrière de la guerre.

Les deux pays doivent prendre la tète d’un mouvement pour la paix, Strasbourg doit se montrer davantage, par exemple en fédérant d’autres régions et villes ayant réussi à surmonter des conflits, comme Belfast et l’Irlande du Nord, comme certaines régions de l’ex-Yougoslavie qui ont réussi à gérer les plaies de la guerre ayant fait souffrir le pays après la fin de la Yougoslavie. Ces villes, régions et pays qui ont mit fin aux conflits doivent servir d’exemple, soutenir les régions en guerre aujourd’hui, contribuer à sécuriser la situation de la population civile dans ces régions et s’impliquer davantage.

Une excellente plate-forme pour créer un tel mouvement pourrait être la troisième édition du «Forum Mondial de la Démocratie» – au lieu d’organiser encore une fois des cercles de discussion dépourvu de tout objectif ou ambition, l`édition 2014 pourrait tourner autour de la pacification des régions en conflit aujourd’hui. Avec la rédaction d’une “Charte de Strasbourg” comme fil conducteur, avec un résultat tangible, avec la création de groupes de travail qui se pencheraient sur ce que la Prix Nobel de la Paix Tawakkol Karman avait déjà demandé à ce Forum en 2012 lors de la première édition : «Le monde a besoin de standards démocratiques communs, il faudra qu’on y travaille et qu’on rende l’espoir aux peuples qui meurent et qui souffrent !», avait-elle lancé. Si tout le monde avait applaudi des deux mains, personne n’avait suivi son appel pour du concret.

En vue de la dégradation de la situation dans de nombreux pays, l’Allemagne et la France doivent assumer leur responsabilité. Non pas en fournissant des armes aux belligérants dans le monde, mais en créant une structure travaillant pour la paix. Fort des expériences dont dispose surtout la région rhénane, fort du statut de «Capitale des Droits de l’Homme», fort du rayonnement de la «Capitale européenne», on peut faire plus. Cela constituerait aussi le meilleur moyen pour honorer la mémoire des millions de victimes lors des grands conflits du siècle dernier. A la France et à l’Allemagne de se décider de faire plus que de formuler des regrets quant aux guerres de nos jours.

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