La solidarité, c’est pour les autres…

En pleine crise pandémique, le groupe Daimler a doublé les dividendes pour les actionnaires. Considérant les millions que le groupe a touché pour financer le chômage partiel, c’est donc le contribuable qui paie ces dividendes.

A cette époque, le groupe Daimler avait encore des valeurs... Foto: Unbekannter Autor / Wikimedia Commons / PD

(KL) – Crise? Z’avez dit crise? Le terme semble inconnu chez le constructeur de voitures de luxe de Stuttgart-Cannstatt. Malgré la pandémie, le groupe a enregistré un excellent résultat pendant le premier trimestre 2021 et donc, les dividendes passeront à 1,35€ par action. Pourtant, pour financer le chômage partiel depuis un an, le groupe a touché environ 700 millions d’euros. Verser à un tel moment des dividendes à ses actionnaires, c’est se moquer du monde. Si les affaires chez Daimler tournent tellement bien, il aurait été correct et solidaire de rembourser d’abord ces 700 millions €, avant de doubler les dividendes.

L’argument du chef sortant du conseil de surveillance Manfred Bischoff est faible. « C’est la politique de la maison de verser 40% du résultat net sous forme de dividende », a-t-il dit lors de l’assemblée générale, « et dire que nous payons ces dividendes avec de l’argent du contribuable, est faux. L’argent que nous avons obtenu pour financer le chômage partiel, provient de la caisse d’assurance chômage et nous avons l’habitude de cotiser massivement à cette caisse. » A croire que chez Daimler, on n’a pas encore eu l’information que le monde souffre actuellement d’une pandémie. A un moment où on demande des efforts énormes à toute la population, ces efforts ne semblent pas concerner les actionnaires et investisseurs et spéculateurs – le top niveau du capitalisme est donc exempt de toute solidarité.

Sinon, Daimer se porte à merveille, merci. Le directeur du conseil d’administration, Ola Källenius, a souligné que le groupe était très bien préparé pour l’avenir et des changements au niveau des managers qui devraient lancer une nouvelle ère chez Daimler – plus d’électrique, moins de moteurs à combustion. Tout va bien alors.

Mais si tout va tellement bien chez Daimler, pourquoi alors avoir fait appel à 700 millions € de subventions pour financer le chômage partiel ? Evidemment, il n’y aura pas de réponse à cette question. Mais après cette pandémie, les acheteurs se souviendront peut-être de ce manque de solidarité flagrant et peut-être se souviendront les acheteurs qu’il y a d’autres marques de voitures de luxe. Car financer des entreprises qui se fichent ouvertement de la solidarité pendant cette crise, ne méritent pas qu’on achète leurs produits demain. Donc, si vous faites partie de ceux qui achètent des voitures de luxe, pensez à d’autres marques qui sont aussi confortables. Et peut-être un peu plus solidaires que Daimler…

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