La sortie du nucléaire risque de coûter cher au Bade-Wurtemberg

Une proposition de loi visant à faire porter le coût du démantèlement des centrales nucléaires et du stockage ad eternam des déchets nucléaires à ceux qui en ont profité, pourrait ruiner le Land.

L'ancien ministre-président du Bade-Wurtemberg Stefan Mappus (CDU) entrera dans l'histoire du Land. Comme celui qui l'aura ruiné ? Foto: Jacques Grießmayer / Wikimedia Commons / CC-BY-SA 3.0

(KL) – La mesure proposée par le ministre de l’économie allemand Sigmar Gabriel (SPD) est juste et correcte. Il propose à ce que le coût du démantèlement des centrales nucléaires et du stockage des déchets radioactifs soient assumés par ceux qui ont profité, pendant des décennies, des subventions et des revenus générés par cette technologie. En Allemagne, ils sont au nombre de quatre – E.on, Vattenfall, RWE et EnBW. Si ces grands producteurs nucléaires font des pieds et des mains, sachant que ces coûts seront faramineux, le Bade-Wurtemberg risque d’être le grand perdant de cette mesure : l’ancien ministre-président Steffan Mappus (CDU), dans le cadre d’une procédure à laquelle s’intéresse toujours la justice, avait racheté au nom du Land Bade-Wurtemberg, les parts que EdF détenait dans le groupe EnBW.

Ainsi, puisque le texte proposé par Gabriel vise précisément les entités «dominant les groupes énergétiques», le Land est redevenu «dominant» chez EnBW et devra, par conséquent, assumer les coûts associés avec le démantèlement des centrales opérées par EnBW et du stockage des déchets nucléaires pour une durée estimée à quelque 25.000 ans… on se souviendra de Stefan Mappus dans le Land et de la hypothèque qu’il aura laissé aux habitants du Bade-Wurtemberg.

Néanmoins, le texte proposé par Gabriel constitue une proposition de bon sens. Pourquoi devrait-on permettre à ces groupes énergétique de se remplir les poches par une technologie des plus questionnables, tout en les dédouanant au moment où il s’agit d’assumer les frais y associés ? Pendant quatre décennies, ces groupes nous ont mentis en nous miroitant que le nucléaire soit une technologie peu onéreuse et sûre. Depuis les grands accidents nucléaires, on sait que cette technologie n’est pas sûre et maintenant, il devient de plus en plus clair que les coûts de fermeture de ces centrales dépasse l’imagination humaine. A moins que quelqu’un puisse prédire le coût de vie d’ici l’an 27.015.

Le même problème attend d’ailleurs la France. En France aussi, on ferme encore les yeux quant aux coûts des centrales nucléaires qui se matérialiseront une fois que ces centrales soient fermées. A ce moment-là, EdF aura gagné un maximum d’argent et on prend les paris – lorsqu’il faudra passer par la caisse pour fermer les centrales vétustes, ce sera au contribuable français d’en assumer les frais. Et les Français seront surpris lorsqu’ils comprendront le vrai coût de cette technologie prétendument «bon marchée»…

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