Le monde s’écroule et l’UE s’occupe de… sacs en plastique

Si le sujet de la pollution des océans par des sacs en plastique est certes important, on ne peut pas s’empêcher de penser qu’il y ait actuellement des sujets encore plus importants.

A défaut de s'occuper des dossiers brûlants de notre époque, l'UE lutte contre les sacs en plastique. Mouais... Foto: Trosmisiek / Wikimedia Commons / PD

(KL) – Pourquoi, diable, est-ce que les citoyens et citoyennes n’adhèrent plus aux institutions européennes ? Cette question, les responsables européens ne cessent de se la poser et pourtant, la réponse est relativement simple : parce qu’ils font un peu n’importe quoi. Et ce, n’importe comment.

Le débat actuel dans les institutions européennes porte sur les sacs en plastique qui polluent les océans. Ce qui est grave, considérant les quantités faramineuses de déchets en plastique déversées quotidiennement dans les mers. Si c’est bien que l’Europe institutionnelle s’occupe de ce genre de question, on a l’impression qu’il y ait d’autres sujets sur lesquels on aimerait entendre la voix européenne plus fortement. Comme l’Ukraine, comme la Syrie, comme les inégalités sociales, comme les souffrances des peuples grecque, portugais, espagnol etc. – mais l’Europe se penche sur les sacs en plastique.

Si au moins, les responsables européens avaient le courage de mettre un terme à l’utilisation de ces sacs qui mettent jusqu’à 600 ans avant de se désintégrer dans les océans, mais non, la discussion porte sur l’option de l’interdiction ou bien, et c’est là qu’on s’étonne, sur la taxation de ces sacs en plastique. Une taxation ? Pour que les états-membres de l’UE puissent gagner de l’argent avec cette pollution ?!

On sent les lobbys de l’industrie plastique dans ce coup-là. Sans doute, il y a pas mal d’emplois qui dépendent de la production de sacs en plastique, car des alternatives existent. Que tout le monde connait, sans nécessairement être polytechnicien. Il y a des sacs en tissu, il y a des sacs en papier – il suffit de vouloir les utiliser. Mais non, pour satisfaire les lobbys omnipuissants, l’UE ne discute pas l’interdiction une fois pour toutes, mais une «solution» qui ne change rien au problème, mais qui, au moins, permet aux états de gagner un peu d’argent avec. Ce qui est, en fin de compte, assez ridicule.

Cette Europe des gros sous, cette Europe qui semble uniquement se soucier du bon fonctionnement de ses marchés financiers et industriels, cette Europe qui ne semble pas se soucier du triste sort des populations dans le Sud de l’Europe, n’est pas «notre» Europe. Il s’agit d’une Europe froide, cynique, uniquement tournée vers des questions d’argent. Hormis l’absence de l’UE de tous les dossiers brulants de notre époque, la démarche est typique pour cette Europe de Bruxelles.

En permettant aux états-membres de choisir soit d’interdire, soit de taxer les sacs en plastique, la pollution des océans continuera. A la seule différence que dans les pays européens, le prix des sacs en plastique augmentera sensiblement pour les consommateurs. Bravo, l’Europe !

Les responsables européens veulent savoir d’où vient ce désamour entre les Européens et leurs institutions ? La réponse est là – parce que l’Europe institutionnalisée est d’une inefficacité ahurissante, d’un absentéisme flagrant partout où il serait important de l’entendre et parce qu’elle se fiche pas mal des vrais problèmes des 500 millions citoyens et citoyennes européens. Tout le problème est là.

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