Le PS coude à coude avec – les autonomistes alsaciens

En Alsace, le PS tombe au niveau des groupes d'autonomistes - inquiétant. Foto: Claude Truong-Ngoc / Eurojournalist(e) / CC-BY-SA 3.0

(KL) – En Allemagne, nous avons un dicton qui dit «den Teufel mit dem Beelzebub austreiben», ce qui veut dire «chasser le satan à l’aide du diable». C’est ce qu’a fait la France au premier tour des élections départementales. Pour éviter le Front National de Marine Le Pen, les Français semblent prêts à rendre les clés de l’Elysée à un ancien locataire, chassé en 2012 – Nicolas Sarkozy. En Alsace, la soirée électorale a tourné au cauchemar pour les Socialistes – il s’y trouvent à peu près au même niveau de voix que les groupes d’autonomistes ayant participé au scrutin.

Même si le tremblement de terre politique n’a pas eu lieu, même si le Front National n’a pas réussi à élargir son électorat après son succès aux élections européennes de 2014, force est de constater que le FN s’est installé solidement aux alentours des 25% des votes et que le deuxième tour «FN-UMP» sera la configuration normale dans nombre de cantons en France dimanche prochain. Le PS, lui, se situe autour de 20%, tandis que l’UMP-UDI sort vainqueur de ce premier tour.

En additionnant les votes des formations de droite, il faut arriver à la conclusion que la gauche française se trouve dans une crise de dimension historique. Le Front de Gauche n’est pas perçu comme une alternative à gauche, les Verts en France ne connaîtront pas le succès de leurs collègues dans d’autres pays, mais environ deux tiers des Français ont voté à droite. Et semblent préférer encore Sarkozy à Le Pen. Quel choix !

Selon les premières estimations d’hier soir, le PS sera le grand absent dans bon nombre de deuxième tours dimanche prochain et perdra beaucoup de son ancrage local – un très mauvais signe pour les présidentielles en 2017 qui se joueront très probablement entre Sarkozy et Le Pen.

Demain, nous allons analyser les résultats en Alsace, mais il semble déjà acquis que dans les deux départements, les conservateurs (UMP-UDI, FN et autonomistes) puissent monopoliser le deuxième tour. Avant que les résultats définitifs ne soient connus, on peut déjà constater que la France continue sa glissade vers la droite. Peut être pas vers l’extrême-droite, mais vers la droite quand même.