Les choses se corsent pour «Mutti»

La pression sur Angela Merkel augmente tous les jours. Ses «amis» et «ennemis» politiques s'acharnent de la même façon sur la chancelière.

Il y a des rares moments où Angela Merkel peut oublier le cauchemar qu'elle vit actuellement au sein de son propre parti. Foto: Eurojournalist(e)

(KL) – Au mois de mars, il y aura des élections régionales dans 3 Länder allemands – et partout, la CDU cède un peu de terrain à l’extrême-droite, phénomène auquel on assiste un peu partout en Europe ces jours-ci. Au centre de la critique se trouve Angela Merkel et sa politique en matière des réfugiés. Autant ses «amis» que ses «ennemis» politiques réclament un changement radical de sa politique d’accueil, confortés par des sondages récents selon lesquels 67 % des allemands ne croient plus en ce célèbre «Wir schaffen das !» («Nous allons y arriver !»), le week-end dernier, un grand quotidien du boulevard a même titré «Wir schaffen das nicht !» («Nous n’allons pas y arriver !»). Angela Merkel se trouve désormais devant un choix cornélien – poursuivre sa politique d’ouverture qu’elle mène avec conviction ou bien, trahira-t-elle ces convictions pour garder la main dans son parti ?

Hier, la chancelière a reçu un courrier signé par de nombreux élus qui lui demandent de changer sa politique. Le week-end dernier, elle a du s’occuper de Wolfgang Schäuble qui demandait une taxe européenne pour couvrir le coût occasionné par l’arrivée des réfugiés. En parallèle, elle a essuyé une nouvelle fois un «ultimatum» du ministre-président bavarois Horst Seehofer qui lui demande de «rétablir l’ordre aux frontières dans les deux semaines» sous la menace d’une plainte devant la Cour Constitutionnelle. Et comme si cela ne suffisait pas, son «partenaire junior» dans la Grande Coalition, le SPD, a également lancé une attaque publique en demandant à ce que la chancelière limite le nombre de réfugiés que l’Allemagne accueillera en 2016. Les choses vont de mal en pire pour Angela Merkel.

Les élections régionales du mois de Mars risquent d’être décisives pour la chancelière. Si la tendance devait se confirmer, les trois Länder concernés (Saxe-Anhalt, Bade-Wurtemberg et Rhénanie-Palatinat) verront une forte poussée de l’extrême-droite de l’AFD, tandis que la CDU perdra des votes. Ce qui rendra la formation des gouvernements dans ces Länder très difficile.

Pourtant, Angela Merkel mène une politique qui, pour une fois, ne vise pas seulement la prochaine échéance électorale, mais un sujet humanitaire sur lequel elle n’est pas disposée à faire des compromis. Avec courage et détermination, elle défend l’accueil des réfugiés en détresse, ne s’oriente pas vers la «vox populi» qui, surtout après les incidents de Cologne, voudrait chasser tout ceux qui ne viennent pas d’ici. Toutefois, elle risque de payer cher son attitude humaniste, ses collègues de la CDU ayant visiblement oublié ce que le «C» dans l’appellation «CDU» veut dire – «chrétien». Est-ce que la chancelière finira par craquer sous cette pression ?

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