Les libéraux allemands mènent campagne contre Strasbourg

Les libéraux allemands du FDP aimeraient voir disparaître ce panneau à Strasbourg. Foto: Eole99 / Wikimedia Commons / CC-BY-SA 3.0

(KL) – Les libéraux du FDP, parti faisant (encore) partie de la coalition au pouvoir à Berlin, viennent de présenter leur programme pour l’élection européenne du 9 juin 2024. Slogans creux et entendus maintes fois, une bonne proposition et un point carrément scandaleux : ils demandent à ce que le Parlement Européen abandonne son siège à Strasbourg. Si ce sujet revient à chaque élection européenne, il est toujours aussi énervant. Après tout, les traités européens sont clairs : le siège du Parlement se trouve à Strasbourg et non pas au centre de la corruption institutionnalisé à Bruxelles.

Le FDP propose de réduire le nombre de commissaires à la Commission européenne de 27 à 18, ce qui veut dire qu’à l’avenir, tous les états-membres n’auraient plus automatiquement un commissaire. Si cette proposition ne pénalise pas d’office les « petits pays », on pourrait en discuter. Après les dégâts infligés par une Ursula von der Leyen à l’Union Européenne, ce serait une bonne idée que l’Allemagne laisserait, par exemple, son poste de commissaire, justement en faveur d’un « petit pays ».

Sinon, le FDP mène une campagne autour des slogans habituels. L’Europe devrait devenir « plus facile », proposer des « solutions compréhensibles », et ne pas être « associée à une sur-régulation et des interdictions ». Les libéraux demandent également, comme à chaque élection, la mise en œuvre d’une armée européenne et veulent ériger des murs virtuels contre l’immigration et expulser plus rapidement des étrangers en situation irrégulière. Pas vraiment nouveau, comme proposition.

En ce qui concerne le Parlement européen, outre le déménagement proposé, le FDP demande à ce que le Parlement puisse enfin proposer des lois, privilège réservé jusqu’à maintenant à la Commission européenne. S’il s’agit là du meilleur point du programme européen du FDP, les libéraux ne vont pas jusqu’à proposer une véritable réforme des institutions européennes, ce qui rend ce programme, dans son ensemble, assez inintéressant.

On verra si d’autres partis viennent également avec ce sujet qui énerve les Strasbourgeois depuis des décennies, l’abandon du siège du parlement à Strasbourg. Considérant la séparation des pouvoirs de la démocratie européenne, installer le Parlement définitivement à Bruxelles, avec le Conseil Européen et la Commission Européenne, est une très mauvaise idée.

On attend encore la formation politique qui demande le déménagement définitif du Parlement Européen à Strasbourg et la fermeture de la structure à Bruxelles. Ce qui correspondrait davantage aux traités européen que le contraire.

Et comme lors des élections européennes précédentes, les libéraux sont incapables de mener une campagne avec leurs homologues dans les autres pays européens. Bizarrement, les seuls qui le font, sont les anti-européens de l’extrême-droite. Au lieu de s’attaquer au siège du Parlement à Strasbourg, les libéraux feraient mieux de se poser la question pourquoi ils n’arrivent pas à penser et à agir de manière européenne. Avec ce programme, le FDP ne risque pas de rencontrer un grand succès le 9 juin…