Les mémés se rebiffent contre l’extrême-droite

A la surprise générale, les Allemands montrent comment se défendre contre la montée de l'extrême-droite. Les « mémés contre la droite » sont en première ligne.

On estime que 30 000 "mémés" fassent aujourd'hui partie des "mémés contre la droite". Respect ! Foto: Montecruz Foto / Wikimedia Commons / CC-BY-SA 3.0

(KL) – Depuis la « Conférence de Potsdam » où des acteurs de l’extrême-droite allemande et autrichienne avaient déliré sur la « rémigration », comprendre expulsion de tout ceux qui ne sont pas de souche germanique, les manifestations contre une extrême-droite qui adopte un nombre croissant de positions fascistes, ne cessent pas. Au milieu de ces manifestations qui mobilisent des centaines de milliers d’Allemands, les « mémés contre la droite » (Omas gegen rechts). Depuis 2018, cette association calquée sur un modèle autrichien du même nom, participe partout en Allemagne aux manifestations contre l’extrême-droite et le néo-fascisme.

Freiner l’essor de l’extrême-droite, cela ne se fait pas par de beaux discours sur des plateaux de télévision, mais dans la rue. Par la mobilisation de toute la société, et les « mémés contre la droite » ont bien compris que les personnes âgées ont également un rôle à jouer pour stopper cette extrême-droite qui partout, essaye aujourd’hui de se rapprocher du pouvoir.

« Je considère que c’est un devoir pour notre génération de partager nos expériences et d’alerter », dit Uta Saenger (70 ans) qui participe à l’organisation des manifestations à Hanovre. « Je suis une antifasciste par correction ». Qu’il neige, pleuve ou fasse chaud, les mémés antifascistes font partie intégrante de cette « vague antifasciste » qui déferle actuellement sur l’Allemagne et qui a déjà fait baisser l’AfD dans les sondages de 4 ou 5% depuis le début des protestations.

Difficile d’envoyer un lance-eau ou des policiers d’élite contre ces dames d’un certain âge qui logiquement, manifestent toujours de manière bruyante, mais paisible. Evidemment, à 70 ans, on ne cherche pas la confrontation avec des policiers jeunes et entraînés, mais on fait entendre sa voix. La participation de cette génération aux manifestations antifascistes est impressionnante, car si la plupart de ces « mémés » n’ont plus connu la guerre, elles ont connu un pays détruit et en ruines, elles connaissent les histoires des familles, tantôt comme criminels de guerre, tantôt comme victimes. Donc, leur mise en garde contre le retour du fascisme, est crédible et respectable, car manifester à 70 ans, c’est moins évident que pour les plus jeunes.

On estime que 30 000 femmes entre 70 et 90 ans fassent aujourd’hui partie des « mémés contre la droite » et leur voix est clairement audible. Et elles font passer un message intéressant, aussi dans d’autres pays. Pour combattre le néo-fascisme et une extrême-droite de plus en plus décomplexée, il ne suffit pas d’attendre que ça passe, mais il faut se mobiliser. N’importe l’âge, n’importe la condition sociale. Respect, mesdames !

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