Les Verts talonnent la CDU

Dans les sondages, les Verts s'apprêtent à devenir le parti le plus fort en Allemagne. Plus que 3 petits points séparent les conservateurs et les écologistes. Pour combien de temps encore ?

La chef des Verts Annalena Baerbock, la prochaine chancelière allemande ? Pourquoi pas... Foto: Guido Sutthoff (photography) / Annalena Baerbock (full rights) / Wikimedia Commons / CC-BY-SA 4.0int

(KL) – Jamais, la CDU n’a été aussi faible dans les sondages. Jamais les Verts n’ont été aussi forts dans les sondages. Et du coup, la course pour le titre du parti le plus fort en Allemagne est ouverte. La question n’est pas anodine – la tête de liste du parti le plus fort lors des prochaines élections législatives en Allemagne sera aussi le prochain chancelier allemand – un ou une Vert(e) ?

L’actuel sondage d’Infratest dimap donne la CDU/CSU à 26% des intentions de vote, suivie de près par les Verts à 23%, SPD et AfD pointent tous deux à 14%, Die Linke à 9% et le FDP à 8%. La CDU/CSU et les Verts ne sont plus séparés que par quelques petits points, et si l’évolution actuelle devait se confirmer, les Verts ont toutes leurs chances de dépasser les conservateurs pendant les semaines à venir pour devenir la première force politique en Allemagne.

Ces chiffres montrent plusieurs choses. D’une part, l’essor de l’extrême-droite AfD marque un arrêt. Il semblerait que l’AfD ait atteint le niveau qui est le sien, sans grande possibilité de gagner encore beaucoup plus de votes – et ce sont les Verts qui constituent maintenant le rempart contre ce néo-nationalisme qui, heureusement, ne correspond aux souhaits que d’une petite frange de la population allemande. Autre enseignement, par vraiment nouveau celui-là, la dégringolade des partis traditionnels continue et prend désormais la forme d’une chute libre. Le SPD n’arrive plus à décoller, les conservateurs de la CDU continuent leur descente en enfer et le grand problème de ces partis est leur incapacité de se remettre en question et de réagir aux déconfitures électorales. Là-dessus, la situation en Allemagne est la même que dans d’autres pays européens qui eux aussi, vivent un chamboulement du paysage politique.

On comprend mieux maintenant pourquoi la CDU/CSU et le SPD mettent tout en œuvre pour sauver la « Grande Coalition » au pouvoir à Berlin, et pourquoi Angela Merkel reste scotchée sur son fauteuil de chancelière – si jamais cette coalition devait échouer, des élections anticipées risqueraient de voir un changement fondamental des majorités au Bundestag. En revanche, si ces partis ne réagissent pas immédiatement, ils deviendront obsolètes lors des prochaines échéances électorales – comme ailleurs en Europe.

La situation politique en Allemagne a l’air bien fragile. 2019 risque d’être une année décisive pour l’avenir des partis traditionnels en Europe. A voir ce qui se passe en Allemagne, on a l’impression d’assister à l’extinction des dinosaures qui n’arrivent plus à s’adapter au monde d’aujourd’hui. Et tout le monde sait ce qui est arrivé – les dinosaures, à la fin, ont disparu.

Kommentar hinterlassen

E-Mail Adresse wird nicht veröffentlicht.

*



Copyright © Eurojournaliste