Les voeux que nous n’avons pas eu cette année (8)

Jean-Claude Juncker aime l'Europe. Et pourtant, il fait tout pour que les gens n'aiment pas cette Europe comme lui. Voici ses voeux.

Jean-Claude Juncker veut rendre l'Europe à nouveau sexy. Foto: EU2016SK / Wikimedia Commons / CC0 1.0

(Réd) – Pour le président de la Commission Européenne Jean-Claude Juncker, l’année 2016 n’était pas vraiment bonne. L’Europe qu’il dirige est en train de se décomposer et sur l’échiquier international, l’Europe pèse de moins en moins lourd. Mais le Luxembourgeois Juncker est optimiste et vous présente ses meilleurs voeux pour la nouvelle année.

Chers lecteurs et lectrices d’Eurojournalist(e),

Permettez-moi de vous présenter mes meilleurs voeux pour l’année 2017 – santé, bonheur, succès ! En cette nouvelle année 2017, des choses importantes s’annoncent et quelque part, cette nouvelle année sera déterminante pour la suite de l’Union Européenne. Mais vous allez voir, tout se passera bien.

Notre belle Europe est en train de tomber entre les mains d’extrémistes qui n’en veulent pas. Et en 2017, deux des grands pays de l’Europe, la France et l’Allemagne, voteront et risquent de glisser aussi vers la droite, comme d’autres pays européens, vers ce nouveau nationalisme qui est contraire à cette idée d’une Europe unie. Force est de constater que ce nouveau nationalisme est le résultat de la défaillance de notre politique européenne.

Est-ce que cette Europe de LuxLeaks, de Monsanto, du refus de solidarité envers les réfugiés, de corruption, du TAFTA, de Volkswagen, du Brexit, fait réellement rêver ? Bien sûr que non. L’Europe se présente actuellement comme un « Country Golf Club » où des gens fortunés s’amusent et les démunis souffrent. Et je vous dis que cela ne pourra pas continuer ainsi.

Donc, 2017 sera l’année d’un grand changement. Nous allons rendre l’Europe à nouveau sexy, nous allons vous faire aimer l’Europe ! Je prévois une réforme fondamentale des institutions européennes dans le but de rapprocher cette Europe à l’idée d’une démocratie citoyenne.

D’abord, nous allons abolir la Commission Européenne et le Conseil Européen. La raison en est simple – les personnes qui siègent dans ces deux organisations ne sont pas élues démocratiquement et cet état des choses est contraire à l’idée d’une démocratie moderne. Nous allons concentrer le travail politique au Parlement Européen qui lui, élira un gouvernement européen. Ce gouvernement définira les grandes lignes de la politique européenne qui seront mises en oeuvres, selon le principe de la subsidiarité, par les gouvernement nationaux. Ceci rendra la démocratie européenne beaucoup plus directe et transparente et on économisera des sommes substantielles en abolissant ce cirque européen à Bruxelles où des consultants, lobbyistes et fonctionnaires coûtent une fortune, sans pour autant livrer des résultats dignes de ce nom.

Et vous, chers Européens et Européennes, vous allez enfin avoir votre mot à dire dans cette Europe qui nous est chère à tous. Je vous promets – en 2017, on va libérer cette Europe des mains des marchés financiers, des lobbys industriels, des banques et des actionnaires pour la transformer en une Europe sociale, solidaire et humaniste. Il était temps, vous me diriez.

Et pour ce faire, je vous annonce que je vais démissionner de mon poste. Oui, il n’est pas très crédible d’opérer un tel changement après avoir conduit cette Union Européenne aux bords du gouffre. J m’excuse d’avoir privé les partenaires européens de milliards d’euros d’impôts avec notre système luxembourgeois – j’avoue, ce n’était pas tout à fait correct.

Gardez confiance, chers Européens et Européennes et dites-vous bien qu’au plus tard en 2019, vous aurez l’occasion d’élire un nouveau Parlement Européen. Si jamais nous n’avons pas réussi notre réforme européenne d’ici là, vous n’aurez qu’à voter pour de nouvelles têtes capables de le faire.

Une bonne année 2017 à vous – vive l’Europe !

Très cordialement

Jean-Claude Juncker

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