«L‘Eurodistrict Strasbourg-Ortenau n‘est pas au point mort!»

Le maire adjoint aux affaires internationales de la ville de Strasbourg, Nawel Rafik-Elmrini, nous a accordée une interview concernant les changements dans cet Eurodistrict.

Nawel Rafik-Elmrini, maire adjoint aux affaires internationales de la ville de Strasbourg, veut relancer l'Eurodistrict. Foto: Eurojournalist(e)

(KL) – Nawel Rafik-Elmrini s’occupe, entre autres, de la bonne marche de l’Eurodistrict Strasbourg-Ortenau. Après la parution de plusieurs articles annonçant le départ prochain de la secrétaire générale Cordula Riedel, Eurojournalist(e) voulait clarifier la situation. Interview.

Madame Rafik-Elmrini, nos confrères ont désigné le poste du secrétaire général de l’Eurodistrict Strasbourg-Ortenau comme un «siège éjectable». Que se passe-t-il ?

Nawel Rafik-Elmrini : Au risque de vous décevoir, ces changements n’ont rien de scandaleux. Suite aux élections municipales en Alsace et aux élections communales en Pays de Bade, le Conseil de l’Eurodistrict, l’organe décisionnel le plus important de l’Eurodistrict, a vu l’arrivée de nombreux nouveaux conseillers. Dans ce contexte, le Bureau de l’Eurodistrict a décidé de changer d’orientation de cette structure, ce qui me parait tout à fait normal. Dans ce contexte, avec une nouvelle orientation, le Bureau a décidé d’opérer aussi des changements au niveau des collaborateurs du secrétariat pour que l’équipe soit plus en phase avec ces nouvelles orientations.

Donc, il ne s’agit pas d’un licenciement de Cordula Riedel ?

NRE : Non. Cordula Riedel la fourni un travail énorme et ce, dans des conditions pas toujours faciles et nous tenons à la remercier pour cet engagement personnel. Toutefois, nous allons maintenant chercher un nouveau ou une nouvelle secrétaire général dont le profil correspondra encore mieux aux nouvelles exigences. D’ailleurs, cette décision de changer de cap ainsi que les décisions concernant le personnel, ont été prises à l’unanimité, un seul nouveau membre du bureau s’est abstenu lors de ce vote.

Ces nouvelles orientations alors… ?

NRE : Dans le passé, nous nous sommes limités à accompagner des projets portés par des associations et la société civile. Cela a conduit à une situation où l’Eurodistrict avait du mal à gagner une identité propre vis-à-vis de la population. A l’avenir, nous tablons sur une équipe qui se fera davantage force de proposition, qui conduira des projets propres de l’Eurodistrict et qui préparera des projets que l’Eurodistrict pourra mener politiquement et financièrement. Nous souhaitons que l’Eurodistrict puisse pleinement assumer son rôle de «laboratoire européen», nous voulons des innovations, des actions courageuses qui donneront une vraie identité à cette structure transfrontalière.

Et en attendant la fin de la phase de recrutement, l’Eurodistrict sera au point mort ?

NRE : Loin de là ! Il ne s’agit en aucun cas d’un rétrécissement de la structure de travail de l’Eurodistrict, mais nous voulons organiser un nouveau départ vers plus d’efficacité, vers plus de lisibilité et vers plus de proximité avec les habitants de notre région franco-allemande. Pour assurer la phase de recrutement, nous avons détaché la semaine dernière, un collaborateur, Yves Zimmerman, qui connait très bien les deux administrations. Pendant cette phase de recrutement et avant d’avoir effectué la restructuration du secrétariat général, c’est lui qui assurera l’intérim. Donc, l’Eurodistrict n’est pas du tout au point mort, mais au contraire, la phase de restructuration a déjà commencé !

Pensez-vous que les habitants de la région comprennent que cet Eurodistrict cherche désormais pour la troisième fois consécutive en trois ans, un nouveau secrétaire général ?

NRE : Force est de constater que la lisibilité de l’Eurodistrict laisse toujours à désirer. Si ces dernières années, de nombreuses activités positives ont pu être menées, il faut admettre que cette structure transfrontalière n’est pas encore arrivée dans le cœur des habitants de notre région. Il me semble donc tout à fait logique de changer des choses pour que l’Eurodistrict puisse mieux se développer.

Quid de la participation citoyenne que les gens demandent depuis longtemps et qui ne s’est pas encore vraiment matérialisée ?

NRE : Pour l’Eurodistrict Strasbourg-Ortenau, nous avons la même perspective que pour la ville de Strasbourg – nous voulons associer les citoyens, comme nous le faisons déjà avec nos conseils de quartiers. Donc, la participation citoyenne fait partie des grands sujets d’avenir, aussi pour l’Eurodistrict.

Quelle importance attachez-vous à cette coopération transfrontalière et franco-allemande ?

NRE : Nous sommes parfaitement conscients de l’importance de cette coopération et nous sommes très actifs dans le développement des relations franco-allemandes. Le 11 novembre, le maire adjoint de la ville de Freiburg Ulrich von Kirchbach a assisté au spectacle franco-allemand à l’Opéra du Rhin à Strasbourg et nous sommes en train d’organiser tout un programme de travail en vue de rapprocher ces deux grandes villes du Rhin Supérieur. Je me réjouis particulièrement de la qualité des relations personnelles avec les responsables de la ville de Freiburg et nous sommes aujourd’hui au début d’une très belle aventure transfrontalière entre Strasbourg et Freiburg, en plus de nos engagements de proximité. Les travaux dans l’Eurodistrict Strasbourg-Ortenau en font autant partie que les relations avec d’autres partenaires importants dans la région du Rhin Supérieur.

Madame Rafik-Elmrini, merci beaucoup pour cet entretien !

Kommentar hinterlassen

E-Mail Adresse wird nicht veröffentlicht.

*



Copyright © Eurojournaliste