L’implosion d’un géant – est-ce que VW pourra se sauver ?

Depuis le début du scandale autour du constructeur d'automobile Volkswagen, la valeur boursière du groupe a baissé de 28 milliards d'euros. Et ba bourse de Frankfurt taxe le risque d'une faillite du groupe à 20 %.

Le nouveau patron de VW, Matthias Müller, n'est pas à envier ces jours-ci... Foto: Volkswagen AG / Wikimedia Commons / CC-BY-SA 3.0

(KL) – Il n’y a pas longtemps, à la mi-septembre, avant que le scandale VW n’éclate, une action du groupe VW valait 162,40 €. Hier matin, elle s’échangeait à 94,36 €, une perte de 40 %. Et la fin de la dégringolade du groupe n’est pas encore en vue. La valeur anéantie depuis le début du scandale, 28 milliards d’euros, équivalent à la valeur totale d’un groupe comme la Deutsche Post – et personne ne sait vraiment comment gérer cette situation. Les investisseurs, normalement à l’affût de la bonne affaire, hésitent, ce qui traduit un fort doute quant à la capacité de VW de redresser la barre. Car les conséquences de ce scandale sur le long terme sont encore difficiles à prévoir ou à évaluer.

Le chaos qui règne autour du groupe VW se manifeste aussi en Suisse. Après l’annonce faite dimanche par l’autorité suisse ASTRA qui avait annoncé une interdiction d’immatriculation de voitures diesel VW, la même autorité est revenu sur cette décision hier, en précisant que VW devait effectuer une action de rappel pour les environ 128000 voitures concernées. Visiblement, plus personne ne sait comment gérer la situation et les pertes économiques risquent d’affecter sérieusement le groupe. Les analystes de la bourse estiment le risque d’une faillite de VW à 20%, du jamais vu pour le constructeur de Wolfsburg.

Sans parler des procès en perspective dans de nombreux pays – les consommateurs se sentent, à juste titre, lésés, et selon les pays, les dommages et intérêts pourront atteindre des sommes énormes. Sans parler des difficultés d’écouler de nouvelles voitures portant le sigle VW.

S’il est vrai que le groupe a réagi en limogeant plusieurs membres de la direction chez VW et Audi, si VW a fait son «mea culpa» public, on ignore pour l’instant si cela suffira pour rétablir la confiance en un constructeur qui actuellement, bat de l’aile. Le fait que les investisseurs hésitent à faire le plein d’actions VW signifie qu’on n’est pas certain que VW se relève d’aussi tôt.

Pour les 600 000 personnes que le groupe emploie dans le monde entier, ceci constitue logiquement une très mauvaise nouvelle, car si les ventes de voitures VW baisseraient autant que l’action du groupe, il faudra freiner la production, ce qui engendrera forcément des licenciements, dans le pire des cas, des fermetures d’usine. Même crainte chez les fournisseurs qui eux, supporteront encore moins le séisme actuel. Même crainte pour l’industrie allemande qui voit son image ternie.

En début du scandale, les experts considéraient que VW allait s’en tirer avec une amende salée aux Etats-Unis et que la situation allait se normaliser rapidement. Il n’en est rien – ce scandale affecte maintenant toute l’industrie allemande et risque de peser lourd sur les exportations allemandes pendant longtemps.

Kommentar hinterlassen

E-Mail Adresse wird nicht veröffentlicht.

*



Copyright © Eurojournaliste