L’invasion teutonne est pour aujourd’hui…

De nombreux allemands viendront aujourd'hui, le 6 janvier, déguster la galette des rois en Alsace. Car en Pays de Bade, c'est un jour férié. Foto: Gorrk / Wikimedia Commons / CC-BY-SA 3.0

(WB) – Aujourd’hui, vous aurez du mal à franchir la frontière, vous aurez du mal à trouver une place de parking dans les villes alsaciennes ou devant les grands magasins en périphérie – et vous entendrez beaucoup parler l’Allemand dans la rue : c’est un jour férié dans trois Länder allemands (le Bade-Wurtemberg, la Bavière et la Saxe-Anhalt). Et puisque les voisins directs de l’Alsace ne doivent pas travailler aujourd’hui, ils viendront massivement rendre visite aux Alsaciens.

Et oui, nous parlons bien «d’Alsace», car si administrativement, il serait plus correct d’écrire «Alsace-Champagne-Ardenne-Lorraine», mais dans les faits, l’Alsace est toujours l’Alsace comme la Lorraine est toujours la Lorraine et la Champagne est toujours la Champagne. «Wir fahren ins Elsass!», diront de nombreux allemands aujourd’hui et ils ne disent pas «Wir fahren nach Elsass-Champagne-Ardenne-Lothringen», car cela ne serait pas seulement trop long, mais en plus, trop imprécis. Donc, on peut constater en ce début de l’année 1 de la nouvelle grande région de l’est de la France que la célèbre «identité régionale» est intacte, du moins, du point de vue des allemands qui viendront massivement aujourd’hui.

Quelle chance pour ces trois Länder de pouvoir faire la grasse matinée aujourd’hui et ils sont nombreux à profiter de ce jour férié au milieu de la semaine, pour s’organiser un long week-end. Que de nombreux allemands viendront passer – en Alsace. Et cette «invasion teutonne» est formidable – il ne s’agit pas seulement d’échanges transfrontaliers, mais de plus en plus, tous les habitants de la région du Rhin Supérieur commencent à s’habituer à évoluer des deux côtés de la frontière, dans un espace commun, dans une région commune, «chez nous».

Lors des jours fériés en France que les allemands ne célèbrent pas (comme le 8 mai ou le 11 novembre…), c’est l’inverse. A ces dates, on n’entend parler que le Français dans les rues de Karlsruhe, Baden-Baden ou Freiburg et c’est rassurant que Badois et Alsaciens s’approprient cet espace commun qui est le Rhin Supérieur.

Ce sera donc l’occasion de partager une «Galette des rois» avec les voisins allemands, de se réjouir que ces échanges fonctionnent de mieux en mieux et si 2016 commence par une visite entre voisins, c’est qu’elle commence bien, la nouvelle année. Considérons donc qu’il ne s’agit pas d’une «invasion teutonne», mais d’une visite amicale. Toute la différence est là…