L’Islande, une aventure culinaire !

La culture gastronomique d’un pays fait partie des incontournables à découvrir. En Islande, cette culture est marquée par la nécessité de s’adapter à un environnement hostile.

Le « Þorramatur », apéritif dinatoire, ici à base de viande d’agneau fumée, testicule de mouton, saucisse de foie de mouton, boudin d’agneau, requin fermenté, tête de mouton, accompagnés de deux sortes de pains de seigle. Foto: The blanz / Wikimédia Commons / CC-BY-SA 3.0

(Anouchka Braig) – Si la mode culinaire, en Islande, est actuellement aux saucisses cuites au dessus de la lave, elle n’en reste pas moins éphémère ! Les traditions et spécialités gastronomiques islandaises typiques remontent à Landnámsöld, sa colonisation par les Scandinaves, durant l’âge des Vikings, entre 870 et 930. Visiter ce pays extraordinaire est une véritable aventure, et il en est de même lorsqu’il s’agit de déguster ses plats traditionnels !

Lors de sa colonisation, l’Islande s’est avérée être un pays peu hospitalier, aux conditions météorologiques sévères et aux terres désolées et peu fertiles. Là où, mis à part les pommes de terre et l’orge, rien ne poussait, l’élevage s’est révélé plus propice à l’hostilité des terres, tout comme la pêche, dans les nombreuses rivières et dans l’océan. Le poisson, l’agneau et le mouton furent les sources basiques de l’alimentation en Islande, et le sont encore aujourd’hui.

Dans un pays resté pauvre pendant des siècles, et aux hivers longs et rudes, il a fallu se montrer inventif pour amener un peu de variété à la nourriture. Mais aussi savoir la conserver : aliments séchés, fumés, bouillis, marinés, fermentés dans du lactosérum, étaient autant de manières de pallier au manque de produits frais. Autre nécessité : ne rien gâcher.

Ce sont de ces conditions difficiles, auxquelles il a fallu s’adapter, que sont nés les plats tels que le requin fermenté ou « hákarl », la tête de mouton bouillie ou « svið », ou encore les testicules de bélier marinés puis macérés dans du lait, ou « súrsaðir hrútspungar ».

Si ces plats ont tendance à rebuter les touristes, ce sont autant d’héritages culturels qui marquent la nécessité qu’ont eu les Islandais de s’adapter à leur habitat. De nos jours, cette cuisine déconcertante n’est plus aussi courante.

Le pays s’est enrichi, et les techniques de stockage et de conservation se sont modernisées. L’importation de nombreuses céréales est maintenant possible, et de multiples végétaux poussent désormais sous serre. La cuisine s’est également adaptée aux touristes, rebutés par l’exotisme des repas, et s’est rendue plus accessible au palais (et à l’esprit !) européen, devenant alors plus « conventionnelle » que « traditionnelle ».

Ces plats typiques restent des plats de fête pour les Islandais, notamment lors du « Þorrablót », fête païenne du milieu de l’hiver. Le « Þorramatur » y est servi dans de nombreux foyers. Il se présente comme un apéritif dinatoire durant lequel on déguste tous les plats traditionnels, « hákarl », « svið » et autre « hrútspungar ». Souvent, ces plats sont accompagnés de « rúgbrauð », un pain qui par contre, a gagné le cœur des visiteurs !

Le « rúgbrauð » est à base de farine de seigle, et ressemble beaucoup au « pumpernickel » de nos voisins allemands. Sa particularité vient du fait que traditionnellement, il est enfermé dans un pot, et cuit sous terre directement au contact d’une source chaude ! Dense et légèrement sucré, il se mange de diverses façons : nature, avec du beurre, du poisson mariné ou de la viande fumée.

Ces traditions culinaires islandaises sont tout aussi dépaysantes que les paysages et les phénomènes naturels observables sur l’île. Cependant, elles sont optionnelles lors d’un séjour sur place, car remplaçables par une alimentation plus « tolérée » des touristes.

Malgré tout, vous ne trouverez sur le territoire islandais aucun restaurant de la franchise McDonald’s ! Le dernier restaurant y a fermé en 2009, en raison de l’effondrement économique du pays, et des exigences de la franchise d’importer tous les produits.

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