Maintenez la Section Internationale Allemande à Strasbourg !

L’enseignement bilingue est malmené à Strasbourg. Réagissons !

Le bilinguisme, un pont immatériel entre les frontières. Foto: Pierre Likissas / Wikimedia Commons / CC-BY 3.0

(Jean-Marc Claus) – Avocate amiable & Médiateure, comme elle se définit sur son site internet, Me Alice Canet a lancé fin janvier, au nom des parents d’élèves de la Section Internationale Allemande et avec l’association Apelevis, une pétition au sujet de la suppression de classes de la Section Internationale Allemande à Strasbourg, programmée à l’horizon de la rentrée 2022. Un appel à signatures qui risque de susciter moins de mobilisation que la pétition pour la signalisation de Strasbourg itinéraire sans péage sur l’A35. Pourtant l’enjeu dépasse les seuls intérêts locaux et régionaux.

Promouvoir le bilinguisme, en l’occurrence franco-allemand et qui plus est à Strasbourg, revient à apporter autant de pierres à la construction de la « Maison Europe », que d’enfants et d’étudiants bénéficiant de tels programmes. La Section Internationale Allemande permet aux enfants germanophones de bénéficier de la maternelle à la terminale, d’enseignements en allemand et en français.

La spécificité de cette formule réside dans le fait que les enseignements sont dispensés par des « germanophones natifs », et part du postulat que la langue est acquise pour les enfants. Il ne s’agit pas d’une découverte d’une langue étrangère, mais d’un enseignement complet assuré dans une langue maternelle.

Ce cursus possible jusqu’ici dans le public, est donc accessible aux enfants germanophones, après test de connaissance de la langue. La sélection se base alors uniquement sur ce point, et non les moyens financiers des parents et/ou la localisation du domicile familial. Des sections identiques existent pour l’anglais, l’espagnol, l’italien, le polonais et même le coréen.

La décision de fermeture de la Section Internationale Allemande à Strasbourg dans le premier degré, a été annoncée aux parents d’élèves par la direction d’un école maternelle, les conviant à une visioconférence organisée par l’Académie le 01/02, afin de leur donner plus d’explications. Une décision visiblement prise unilatéralement, sans concertation préalable des premiers intéressés. Un passage à l’acte particulièrement symptomatique, de l’exercice du pouvoir actuellement en place dans notre pays.

Mais il y a peut-être encore moyen de faire machine arrière, alors que la France est pour un semestre à la tête du Conseil de l’Union Européenne. Car à quoi bon discourir et pérorer dans l’hémicycle sur l’Europe, alors qu’au plus près de ses citoyens, certains moyens de la construire efficacement sont démolis ? Cultiver le paradoxe ne masque pas l’évidence de la trahison.

Fermer cette section serait une perte de chance incroyable :

- pour les enfants germanophones de bénéficier du renforcement de l’apprentissage de leur langue maternelle, en plus de la parfaite maîtrise du français.

- pour l’enseignement public, qui risque d’être confronté à une fuite d’enfants germanophones vers le secteur privé en France ou vers l’Allemagne.

- pour le rayonnement européen et international de Strasbourg et de la France.

Pour signer la pétition, veuillez cliquer ici !

Eurojournalist(e) suivra de près cette affaire dont nous rendrons compte de l’évolution dans de prochains articles.

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