« Sortir de ma zone de confort… »

Entretien avec Axel Tasse, à l’issue de la première partie de son Service Civique Européen, effectuée à Metz.

Originaire de la banlieue de Tours et après son passage à Metz, Axel Tasse va maintenant à Constanţa en Roumanie, poursuivant sa marche vers le Levant. Foto: Axel Tasse / privée

(Jean-Marc Claus) – Vivant dans la banlieue de Tours, Axel Tasse, âgé de 21 ans, est issu d’une famille de la classe moyenne. De ses deux frères aujourd’hui trentenaires, l’un a beaucoup voyagé lors de ses études. D’où son envie de tenter aussi l’aventure. Après trois années infructueuses à l’université, en Administration Économique et Sociale (AES) ainsi qu’en Histoire, il souhaite réorienter sa vie. Passionné de musique, il a joué du saxophone au sein d’une fanfare et apprend maintenant le piano. Du cinéma, son autre passion, il va extraire des éléments pour sa mission en Roumanie, où il va bientôt arriver.

Pourquoi avoir choisi un Service Civique Européen, plutôt qu’un service civique tel que celui proposé par la France ?

Axel Tasse : Je veux rencontrer des personnes, avec qui vivre des échanges interculturels et linguistiques. Mon niveau d’anglais s’est amélioré lors de la première partie de mon service civique effectuée à Metz. J’y travaille aussi individuellement en lisant les textes de mes chansons préférées, en regardant des films en V.O., et notamment une série. Je me suis mis au roumain en utilisant l’application Duolingo, mais cela ne remplace pas ce qu’on peut apprendre en étant en relation avec les autres. C’est aussi pour cela que j’ai choisi un Service Civique Européen.

Arrivé à la fin de la première partie de votre engagement, effectué en France, quelle est votre expérience ?

AT : Cette première expérience m’a permis de retrouver un rythme de vie normal, de savoir pourquoi je me lève le matin. J’ai beaucoup gagné de confiance en moi, ce que j’avais bien perdu lors des trois dernières années. En binôme avec d’autres volontaires, j’ai notamment effectué des missions auprès de personnes âgées, dans le cadre d’une collaboration avec Unis-Cité. Avec Francesco, un volontaire italien plus âgé que moi, nous avons assuré de visites à domicile et fait des courses pour plusieurs personnes vivant en ville, mais isolées de par leur âge. J’ai été touché par l’une d’elles qui, malgré ses problèmes de mobilité, préparait toujours un gâteau pour nos rencontres. Ces six mois ont été aussi l’occasion de se plonger dans le monde du travail.

Qu’attendez-vous de votre mission et de votre séjour en Roumanie ?

AT : Je vais rester jusque début décembre à Constanţa, la seconde ville du pays après Bucarest. Là, je sors carrément de ma zone de confort, car je vis en colocation avec trois autres volontaires, alors qu’à Metz, je logeais en studio, et c’est la première fois que je suis aussi loin du domicile familial. Mais je compte beaucoup faire des rencontres et gagner encore en confiance en moi. Dans le cadre du Service Civique Européen, je vais bénéficier d’un cours de roumain par semaine. Ce qui, associé aux échanges et à Duolingo, va me permettre d’apprendre la langue. Je me suis engagé dans une mission de prévention de la dépression et du suicide, auprès des jeunes. Ma connaissance du cinéma, va me permettre de créer des ateliers-débats, avec comme support des séquences de films.

Quelle est l‘incidence de la pandémie de Covid-19 sur votre service civique ?

AT : Cette pandémie nous a bien compliqué la vie. Autant à nous, volontaires, qu’à l’encadrement et aux structures pouvant bénéficier de nos missions. Les EHPAD étaient fermés, et donc nous n’avons pas pu intervenir auprès d’un public pour lequel le soutien est toujours nécessaire. Nos interventions dans les écoles, sur le thème des discriminations, ont nécessité des modifications. Nos rencontres en tant que groupe, se sont fait pour partie en visio-conférences. L’adaptation était notre fil conducteur, et finalement, cela m’a encore permis d’apprendre. Si on ne sait pas s’adapter, on meurt. Le travail en équipe a aussi été renforcé par cette contrainte imprévue.

Très enthousiaste, heureux de donner du sens à sa vie, Axel part ces prochains jours en Roumanie. Nous le retrouverons en décembre, pour nous partager son vécu et son expérience.

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