Election en Allemagne : malheur au vaincu !

Alain Howiller revient sur le malheureux candidat CDU Armin Laschet dont la carrière politique semble se terminer, doucement, mais sûrement…

Armin Laschet doit être le seul en Allemagne à ne pas avoir compris qu'il ne sera pas le prochain chancelier allemand... Foto: Kasa Fue / Wikimedia Commons / CC-BY-SA 4.0int

(Alain Howiller) – Battu à l’élection législative par Olaf Scholz (SPD), le candidat de la CDU/CSU Armin Laschet doit méditer l’apostrophe du chef gaulois Brennos qui venait de conquérir Rome : « Malheur au vaincu ! » Non seulement, il a perdu l’élection, mais, en outre, elles se font de plus en plus entendre ces voix qui demandent sa démission de la tête de la CDU, voire son départ de la présidence du Land de Rhénanie-du-Nord-Westphalie.

Alors que 63% des sympathisants du parti réclament le départ de l’actuel président de la CDU Armin laschet, Jens Spahn… Ministre de la Santé, réclame la tenue d’un congrès extraordinaire du parti chrétien-démocrate pour le réformer en profondeur et, coup de pied de l’âne (si on peut dire !), Angela Merkel, ès qualité de chancelière, avant de le féliciter pour le résultat obtenu, a envoyé un courrier à Olaf Scholz pour le complimenter pour sa victoire !

Battre le SPD sur le fil ? – Pourtant, Armin Laschet espère encore pouvoir battre le SPD sur le fil en concluant un accord de coalition avec les Verts et le FDP, dont le chef Christian Lindner a marqué sa préférence pour un contrat de gouvernement avec la CDU/CSU. Fragile espoir alors que les Verts veulent participer à un gouvernement (et non le prendre au contraire des… écologistes français !) dirigé par le SPD. Compte tenu de leurs résultats, tout porte à croire -sauf énorme surprise- que les Verts finiront par s’imposer !

Du reste, 76% des Allemands préfèrent Scholz comme chancelier, 56% souhaitent une coalition SPD-Verts-FDP et jusqu’aux milieux économiques, pourtant traditionnellement favorables à la CDU, dont la majorité adhère, selon les sondages, à cette forme de gouvernement ! En attendant les négociations en vue d’une coalition, se poursuivent activement !

Quand l’extrême-droite s’impose à l’Est. – L’intensité des débats conduit -provisoirement, on l’espère- à ne pas se pencher avec l’intensité souhaitable sur cette réalité : les élections ont fait émerger le vieux débat -qu’on croyait dépassé- sur les… conséquences de la réunification ! Sur cinq Länder (hors Berlin) de l’ex Allemagne de l’Est, deux (Saxe et Thuringe) ont placé en tête le parti d’extrême-droite AfD et deux autres (Brandeburg et Mecklenburg-Poméranie) ont placé l’AfD en deuxième position pour le nombre de votes recueillis ! Le pourcentage des votes s’échelonne entre 18 et 24%, loin devant les résultats alignés dans les Länder de l’Ouest ! C’est d’ailleurs avec les résultats obtenus dans ces Länder que la CDU a perdu l’élection !

Autre parti que les électeurs ont frappé « d’ostracisme » à l’Ouest : le parti d’extrême-gauche « Die Linke ». En prenant la direction du Land de Thuringe, dans des conditions particulières, en participant à la coalition qui dirige à Berlin, « Die Linke » avait amorcé son entrée dans le cercle des « partis dits de gouvernement » : il pourrait entrer dans une nouvelle coalition (en Mecklenburg-Poméranie qui vient de réélire son Landtag le jour des élections au Bundestag).

L’Allemagne change : une sorte de « révolution de velours » serait-elle en route ?(1)

(1) Voir eurojournalist.eu du 29.09.2021.

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