Marché de l’emploi : «Savoir-vivre vs. Bausparvertrag»

Le bilan des premiers 18 mois du Centre de Placement transfrontalier à Kehl, dressé hier en présence de nombreuses personnalités, est absolument positif.

Le patron de l'Agence pour l'Emploi fédérale Frank-Jürgen Weise a appris des choses surprennantes hier à Kehl. Foto: © Kai Littmann

(KL) – «Il est logique que nous regardons vers l’ouest», disait Horst Sahrbacher, le chef de l’Agence pour l’Emploi d’Offenburg lors de la réunion-bilan, en présence du Président de l’Agence Fédérale pour l’Emploi Frank-Jürgen Weise, des 18 premiers mois du Centre de Placement transfrontalier dont les bureaux se trouvent à la gare de Kehl. En regardant les chiffres, on ne peut que lui donner raison.

Les disparités du marché de l’emploi entre le Pays de Bade et l’Alsace sont énormes et risquent de s’accentuer encore ces prochaines années. Ainsi, les experts estiment que le taux de chômage en Alsace se situera en 2025 à 9,3%, ce qui représente une légère hausse par rapport aux chiffres d’aujourd’hui (9,0%). Ceci dit, en 2025, l’Ortenau voisine connaîtra un «taux de chômage négatif» de 0,9%, ce qui signifie non seulement le plein emploi, mais une pénurie de main d’œuvre. Ce qui sera aussi mauvais pour l’économie qu’un fort taux de chômage.

Les chiffres concernant le chômage des jeunes sont encore plus alarmants. Pendant que presque un quart des jeunes en Alsace cherche un travail (22,4%), seulement 2,4% des jeunes dans l’Ortenau sont au chômage. Et cette tendance risque de se confirmer ces prochaines années.

Pourtant, sur le fond de cette coopération transfrontalìère qui s’intensifie d’année en année, les professionnels du marché de l’emploi sont sur une excellente voie. Ainsi, comme l’a indiqué Horst Sahrbacher, «nous avons réussi à placer depuis le début de l’année 2014, plus de 200 chercheurs d’emploi dans de nouvelles positions, ce qui nous a permis de revoir nos objectifs pour l’année en cours à la hausse !»

Les plus grandes difficultés dans cette coopération transfrontalière marquée par des approches pragmatiques, résident dans les différences culturelles, linguistiques et de mentalité. «Dans nos bureaux se rencontrent ‘Savoir-Faire et Bausparvertrag’», disait Horst Sahrbacher et les participants à cette réunion-bilan savaient parfaitement de quoi il voulait parler. Le rapprochement entre les acteurs du marché de l’emploi a bel et bien lieu et c’est grâce aux acteurs sur place que les choses fonctionnent. Que ce soit Christian Ramm, le chef de l’Agence pour l’Emploi à Freiburg, Marlyce Breun, la Directrice Stratégie du Pôle Emploi, que ce soient les politiques comme le député allemand Peter Weiß – tout le monde contribue au succès de l’intégration du marché de l’emploi du Rhin Supérieur.

Tout le monde ? Tout le monde ! Horst Sahrbacher a parlé d’un «effet d’aspiration», qui attire d’autres partenaires dans cette nouvelle dynamique. Ainsi, Sahrbacher a évoqué un projet commun entre l’Eurodistrict Strasbourg-Ortenau, la fondation strasbourgeoise FEFA (Fondation Entente Franco-Allemande), l’Académie de Strasbourg et les professionnels du marché de l’emploi qui enverra de jeunes Alsaciens issus de la filière «BacPro» dans des stages de longue durée dans des entreprises allemandes, avec à la clé, une embauche pour les stagiaires méritants. «Partenaires publics, partenaires privés – si tout le monde met du sien, on va y arriver !», concluait Sahrbacher sur une note optimiste.

Il est rassurant de voir le degré de coopération entre les partenaires allemands et français. En fait, cette coopération est tellement avancée que l’on peut commencer à parler d’une vraie intégration.

Dans tous les cas, c’est dans ce sens que veulent continuer les partenaires. Les quatre objectifs pour les mois à venir sont, par conséquent:

* L’amélioration des résultats obtenus sur le terrain, donc, le placement d’un plus grand nombre de chercheurs d’emploi.
* Elargir le travail en réseau (en joignant encore plus de partenaires aux projets, on pourra créer des synergies qui profiteront à l’ensemble du marché de l’emploi du Rhin Supérieur).
* Proposer des services complémentaires. Là, on pense immédiatement aux compétences linguistiques, aux soutiens dans la recherche d’un emploi dans un autre pays et dans une autre culture d’entreprise et d’autres services permettant d’augmenter la qualification des candidats.
* A terme, la vision des professionnels allemands et français du marché de l’emploi du Rhin Supérieur est la création d’un «Centre de compétences transfrontalier» pour le marché de l’emploi.

S’ils continuent à travailler avec une telle détermination, s’ils continuent à obtenir des résultats aussi probants, il y a de fortes chances à ce qu’ils vont y arriver.

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