Marwan Barghouti – une option pour la paix ?

Un nom qui revient enfin sur le devant de la scène occidentale, chez certains observateurs du conflit proche-oriental...

Il faudra bien sortir de cette crise par le haut... Foto: Anthony Baratier / Wikimedia Commons / CC-BY-SA 3.0

(Jean-Marc Claus) – Plusieurs observateurs émettent cette hypothèse, des voix commencent à s’élever pour la relayer dans la société  : Marwan Barghouti serait-il un possible Nelson Mandela palestinien  ? A ceci près qu’en face, côté israélien, Benyamin Netanyahou n’a absolument rien d’un Frederik de Klerk. Reste par ailleurs à savoir si, dans l’hypothèse où Marwan Barghouti ferait effectivement consensus au sein du peuple palestinien, le Hamas ne le liquiderait pas, car ce mouvement terroriste ne cherchant pas la paix, a toujours pour objectif la destruction de l’État d’Israël.

Objectif de l’Organisation de Libération de la Palestine (OLP), de sa création en 1964 jusqu’à 1996, année de l’abrogation de cette résolution par 500 voix pour, 54 contre et 12 abstentions. Or, le Hamas créé en 1987, qui aura 36 ans en décembre, n’a pas fait durant une période sensiblement égale, le même cheminement que l’OLP. Prenant en otage la population palestinienne de la Bande de Gaza, et depuis le 7 octobre, des ressortissants tant israéliens que d’autres nationalités, il ne peut être assimilé à un mouvement politique aux ambitions démocratiques.

Comme Nelson Mandela en son temps, Marwan Berghouti fut un activiste ne dédaignant pas la lutte armée. Ce qu’il faut rappeler à ceux, rejetant l’option Barghouti en brandissant l’image pieuse d’un Mandela Prix Nobel de la Paix. Arrêté en 2001, condamné en 2004 à cinq peines de réclusion à perpétuité pour cinq meurtres et 40 ans d’emprisonnement pour tentative de meurtre, il n’a de cesse de clamer son innocence. Engagé dans le Fatah dès l’âge de 15 ans, il a été arrêté pour la première fois alors qu’il avait 18 ans.

Licencié en histoire et en sciences politiques, Marwan Barghouti fut l’un des meneurs de la première Intifada (1987-1993), et s’impliqua dans la seconde (2000-2005). Si le Fatah, dont il a longtemps fait partie, est aujourd’hui à juste titre accusé de corruption, il l’a ouvertement critiqué et s’en est distancié jusqu’en 2021, date à laquelle il crée le parti « Liberté ». Contrairement au Hamas, il ne souhaite pas l’anéantissement de l’État d’Israël, mais en Occident, aux yeux de beaucoup, son passif réel ou supposé, plaide contre lui.

Cependant, il faudra bien sortir de cette crise par le haut, si l’on ne veut pas qu’une troisième conflagration mondiale, génère, excepté pour les marchands de canons, un effroyable nivellement par le bas, avec un cortège de morts et de blessés infiniment plus important que l’actuel déjà tragique. L’heure n’est plus aux tergiversations fumeuses et aux querelles doctrinales, il est plus que nécessaire de trouver des médiateurs, de préférence issus de l’intérieur de ce chaudron. Marwan Barghouti pourrait éventuellement en être un, mais qui du côté d’Israël, aurait-il comme interlocuteur de bonne volonté ?

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