Mesures draconiennes

Il paraît que prochainement, François Hollande aura baucoup de temps pour bouquiner... Foto: Manuel Canevet / Wikimedia Commons

Manuel Valls sera le nouveau Premier Ministre

(KL) – François Hollande a réagi et il ne pouvait pas faire autrement. Après la lourde défaite du PS encaissée aux élections municipales, le remaniement du gouvernement prend des dimensions étonnantes – c’est tout le gouvernement Ayrault qui saute. Ainsi, le président a chargé son ministre de l’intérieur Manuel Valls de former un «gouvernement de combat» – en ajoutant qu’il a compris le message des Français. Un peu tard ?

Dans la journée, Jean-Marc Ayrault avait annoncé la démission – non pas seulement la sienne, mais celle de tout le gouvernement. Comme si le gouvernement sortant n’avait été qu’une «équipe B» et maintenant que les choses se gâtent, Hollande envoit ses meilleures troupes. A se demander à quoi le gouvernement sortant à passé son temps – Hollande a déclaré hier que le nouvel objectif serait d’alléger les charges patronales pour créer des emplois. De plus, il veut réduire les impôts et convaincre les partenaires européens à considérer les efforts français en vue d’une croissance digne de ce nom. Mieux vaut ne pas demander quels objctifs ce gouvernement a poursuivi avant ces élections municipales…

Mais la nomination de Manuel Valls ne représente pas encore la solution des problèms de François Hollande. Depuis que Valls avait fait expulser la jeune Leonarda et après avoir «vidé» des campements de Roms, des ministres verts comme Cécile Duflot ou Pascal Canfin refusent de participer à un gouvernement Valls. Si l’action de Valls a fait le bonheur de l’extrême-droite, il est vivement critiqué dans la tendance gauche du PS et on peut émettre des doutes quant à sa capacité de fédérer le parti socialiste, sans parler du peuple français.

François Hollande se trouve face à un échec total. Malgré une majorité dans les deux chambres législatives, malgré le fait que 21 des 22 régions françaises sont dirigées par la gauche, le gouvernement n’a pas su travailler efficacement, a répété des promesses impossibles à tenir (comme l’inversion de la tendance de la courbe du chômage) et doit maintenant se rendre compte que les Français en ónt raz-le-bol. Les sondages prédisent un score en dessous des 20% pour le PS lors des élections européennes et il est difficile que penser que Hollande puisse remonter dans l’estime des Français.

Valls, à qui on a reproché de mener une politique dans la continuation de Nicolas Sarkozy, est censé conduire le PS plus vers la droite (ou vers le fameux centre…). Mais pour François Hollande, cette nomination comporte aussi un risque majeur. Si Valls n’arrive pas à redresser la situation, cet échèc serait imputé au Président – si jamais Vall parvient à inverser les tendances actuelles, ce sera lui le candidat PS aux prochaines élections présidentielles en 2017. Donc, quoi qu’il arrive, la liaison entre la France et François Hollande est vouée à se terminer en 2017. Cela promet.