No, but allô, what ?

Le Royaume Uni, de plus en plus désuni suite à son désastreux Brexit, propose à la France des patrouilles conjointes, le long des côtes françaises ! Non, mais allô, quoi ?

Messieurs les Anglais, tirez-vous d’ici, et puis m..... ! Foto: Guillaume Piolle / Wikimedia Commons / CC-BY 3.0

(Jean-Marc Claus) – « Messieurs les Anglais, tirez les premiers », avait dit le Comte d’Antroche à la Bataille de Fontenoy en 1745. S’en est suivi un échange de politesses, qui ne se termina pas de la même façon que celui se déroulant entre les généraux Cambronne et Colville, à la bataille de Waterloo, soixante-dix ans plus tard !

Aujourd’hui, le gouvernement britannique, qui a fraîchement sorti le Royaume Uni de l’Union Européenne, propose des patrouilles de police commune le long du littoral… français. Ceci afin de contrer l’afflux de réfugiés voulant traverser la Manche, mouvement de population qualifié, en son temps, de grosse fuite d’eau par un aujourd’hui ex-président, se démenant pour ne pas devenir porteur d’un bracelet électronique forcément mal assorti à sa Rolex.

Le jeu de la diplomatie et les règles élémentaires de la bienséance, voudraient que l’on n’en vienne pas tout de suite, à la célébrissime invective canbronnesque. Mais il est bien difficile de faire preuve d’autant d’élégance et de panache que le Comte d’Antroche, car l’affaire des quotas de pêche n’étant toujours pas réglée, le gouvernement britannique se prévaudrait maintenant d’assurer, fut-ce en collaboration avec la France, la police de la mer ! No, but allô, what ?

Le gouvernement britannique, dans un tout autre domaine mais aussi en rapport avec la mer, aurait-il été prêt au plus fort de la Guerre de la Coquille Saint Jacques, à assurer avec les douanes françaises des patrouilles dans ses ports de pêche ? Certes non, mais lorsqu’il est question de vies humaines, le problème se pose tout autrement.

Dans un conflit, jouer la carte de l’hypocrisie politique reste possible, tant que cela ne se remarque pas trop, mais en l’occurrence dans cette partie de cache-cache derrière le petit doigt, le pitoyable le dispute au grotesque. Quand le Royaume-Uni faisait partie de l’Union Européenne, il lui fallait un régime « so special » basé sur le très thatchérien « I want my money back ». Maintenant qu’il en est sorti, il prétend être en droit de, sous couvert du joli mot de collaboration transfrontalière, s’immiscer dans les affaires d’un pays voisin.

No, Mr Johnson, I don’t put milk in my tea and never will ! Occupez-vous de ce qui se passe dans le beau pays, que votre entêtement trumpesque a plongé dans les pénuries ! Plutôt que de jouer les chevaliers blancs le long des côtes françaises, allez donc expliquer à vos concitoyens comment, en prenant une tasse de thé, ils doivent faire face aux nombreux « dysfonctionnements » que votre Brexit a provoqué dans leur quotidien !

Tout cela serait tellement drôle, s’il n’y avait pas en jeu des vies humaines, car empêcher les réfugiés de se rendre au Royaume Uni, vise à clairement dispenser ce pays d’assumer son devoir d’humanité, et ceci, comble de l’hypocrisie, sous couvert d’humanité ! Mieux encore, pour une nation où, il fut un temps, le soleil ne se couchait jamais sur son empire, c’est infiniment petit. D’autant plus que nombre de ces réfugiés, viennent de régions du monde autrefois sous mandat britannique, et qu’un certain nombre parle couramment anglais !

God save the Queen, et vive Freddie Mercury, né Farrokh Bulsara en 1946 à Zanzibar, alors sous protectorat britannique jusqu’en 1963 !

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