Pas de groupe d‘extrême-droite au Parlement Européen

L'eurodéputé polonais Janusz Korwin-Mikke veut abolir le droit de vote des femmes. Là, c'était trop, même pour Marine Le Pen... Foto: Jakob Bulas / Wikimedia Commons / CC-BY-SA 3.0

(KL) – Ce qui est sympa avec l‘extrême-droite, c‘est que ses acteurs européens se trouvent tous (presque) dans une sorte de course pour être le plus fréquentable parmi les infréquentables. Par conséquent, il n‘y aura pas de groupe d‘extrême-droite au nouveau parlement. Ce qui nous épargne pas mal de contributions que personne n‘avait envie d‘écouter de toute manière.

Et peu à peu, on découvre les acteurs de cette extrême-droite et franchement, c‘est intéressant. Il y a, difficile à croire, mais vrai, des forces politiques en Europe qui défendent des positions que même Marine Le Pen et Geert Wilders ne peuvent pas accepter. C‘est pour dire…

Comme le KNP polonais, dont le patron Janusz Korwin-Mikke ne se prononce pas seulement de manière antisémite, mais qui veut abolir le droit de vote des femmes. Si, si, vous avez bien lu – ce monsieur pense que les femmes ne devraient pas voter ! En l‘an de grâce 2014, ce postulat parait légèrement bizarre…

Idem pour le représentant du NPD allemand qui lui aussi, pourrait mettre en péril le travail de «banalisation» de Le Pen et Wilders qui s‘efforcent d‘effacer l‘image agressive que le Front National a toujours véhiculé. Et comment créer un groupe politique qui veut abolir le droit de vote des femmes, lorsqu‘on est femme qui dirige un parti ?!

Le manque d‘harmonie parmi ces partis pour le moins étranges, est une bonne nouvelle pour l‘Europe. Un peu moins pour la France qui doit désormais composer avec le fait d‘être le seul pays européen où un parti de l‘extrême-droite est le plus fort parti de tous. Le mois et les années à venir démontreront si l‘ancien Premier Ministre Michel Rocard a raison en disant que le vote massif pour le Front National lors des élections européennes n‘était pas seulement un vote de protestation contre le gouvernement en place. Comprendre : les idées des extrémistes seraient arrivées au centre de la société. De récentes études en Allemagne ont démontré que cette tendance se confirme aussi outre-Rhin.

Des thèses xénophobes que personne n‘aurait osé exprimer il y a dix ans, sont aujourd‘hui considérées comme des positions politiques admissibles. En effet, il convient de prendre cette évolution au sérieux. Ce changement d‘attitude fait partie des étapes dans la gestation du fascisme. Dans un premier temps, on diabolise une ou plusieurs minorités pour préparer le peuple à ce qui suit – la violence ouverte, la répression, le fascisme.

Donc, soyons contents que les extrémistes de la droite auront moins de temps de parole au nouveau parlement, mais soyons vigilants. La bête n‘est non seulement pas morte, mais elle vient de se réveiller.

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