Pas (que) pour les Strasbourgeois…

Avec 'Et la ville sera vide', le journaliste-auteur Olivier Claudon a réussi un livre exceptionnel, un de ces livres qu'on lit plusieurs fois avec un plaisir croissant.

Pour savoir pourquoi on a photographié Olivier Claudon avec son livre dans la Rue de l'Epine, ben, il faudra lire le livre... Foto: Eurojournalist(e)

(KL) – Les romans régionaux ont le vent en poupe. L’identification des lecteurs avec leur région, à travers une mise en scène dans un cadre familier, est une recette à succès actuellement. Mais si le polar ‘Et la ville sera vide’ d’Olivier Claudon fait partie de ces romans régionaux, il ne capturera non seulement les lecteurs et lectrices alsaciens, mais aussi partout ailleurs en France.

L’action se déroule à un moment traumatisant pour la ville de Strasbourg et toute l’Alsace – au moment où la ville de Strasbourg fut évacuée au début de la dernière Guerre Mondiale. Plusieurs fils d’action se déroulent en même temps, à Strasbourg, dans la Haute-Marne et à Paris, des histoires qui, un peu comme dans les films de Quentin Tarantino, s’imbriquent, se rapprochent et deviennent une à la fin.

Construit de manière presque mathématique, le scénario est à la fois inhabituel, surprenant et historiquement fiable – on imagine cette ambiance lourde dans une ville évacuée, privée de son sens premier qui est d’être le théâtre de la vie urbaine. Mais si cette vie urbaine cède rapidement la place à un silence de plomb, coupé seulement par le bruit des bottes des militaires chargés d’empêcher les pillages, la ville de Strasbourg devient la scène d’un polar à la fois inhabituel et insolite.

Des personnages finement dessinés, des fausses (et de vraies !) pistes que l’auteur intègre un peu partout dans le livre, un rythme soutenu – le lecteur plonge dans un univers hors du commun. Imaginez la ville de Strasbourg vide ! Une ville morte où vivent et survivent les rats, animaux et quelques humains ! Une ville où les pas résonnent dans les vieux murs qui eux, abritent plus d’un secret…

La façon dont le journaliste Olivier Claudon, rédacteur aux Dernières Nouvelles d’Alsace, s’est approprié la narration non-journalistique, est surprenante. Son récit est d’une grande fluidité, ses descriptions sont d’une précision et d’une sensibilité impressionnantes, le lecteur vit cette histoire avec l’auteur et les personnages qui eux, représentent tout le chaos d’une époque où la guerre approchait tous les jours un peu plus pour finir par diriger la vie de tout le monde. C’est dans ces situations-là que l’être humain montre son vrai visage.

Faites connaissance avec Hubert Monge, avec Albert, la famille Schneider et un décor qui fera travailler votre imagination – la ville de Strasbourg évacuée et moins dépeuplée qu’on ne le pense. Un vrai plaisir de lecture ! Et – on attend la suite !

Et la ville sera vide
Par Olivier Claudon
Editions La Nuée Bleue
ISBN 978-2-7165-0875-9

Kommentar hinterlassen

E-Mail Adresse wird nicht veröffentlicht.

*



Copyright © Eurojournaliste