Quand le logement devient un luxe

Dans les grandes villes, autant en France qu’en Allemagne, se loger devient de plus un plus un luxe. Perdre son domicile et devenir SDF, cela peut arriver plus vite qu’on ne le pense.

Perdre son domicile, cela n'arrive pas qu'aux autres. Il convient de combattre la précarité au lieu de la gérer tant bien que mal. Foto: Roman Bonnefoy / Wikimedia Commons / CC-BY-SA 3.0

(KL) – Le phénomène est connu – les loyers dans les villes augmentent à un point que des quartiers entiers se dépeuplent, laissant la place aux bureaux des banques et des assurances. Même des personnes touchant un salaire « normal », ne peuvent plus se permettre de vivre en ville. Un peu comme dans la « Silicon Valley » aux Etats-Unis où des salariés vivent souvent dans leurs voitures ou dans d’autres abris de fortune et ce, malgré un emploi stable et des revenus réguliers.

Pour parer à ce problème, le gouvernement CDU/CSU-SPD sortant avait introduit un « frein à l’augmentation des loyers », en définissant des loyers moyens par quartier et en limitant la possibilité d’augmenter les loyers. Dans la pratique, cette mesure n’apporte pas grande chose, les structures immobilières dans les grandes villes trouvent toujours moyen de contourner ces règlementations.

Le loyer par m2 permet de comparer la situation en France et en Allemagne. Si Paris se situe sur une autre planète avec une moyenne de 26,20 € de loyer par mètre carré, la situation dans les autres villes françaises est moins extrême. Ainsi, la moyenne du loyer se situe à Nice à 14,90€/m2, à Montpellier à 12,50€/m2 et à Strasbourg, le loyer moyen s’élève à 11,30€/m2.

Et en Allemagne ? Comme en France, il y a une ville réservée aux riches – Munich. Avec un loyer moyen de 17,28€/m2, un ouvrier n’a d’autre choix que de vivre à la périphérie ou carrément en dehors de la ville. Francfort et Stuttgart se situent presqu’au même niveau (13,58€ et 13,38€ par m2), les autres villes se situant à peu près au même niveau que les villes françaises. A titre exemple, la ville de Freiburg affiche un loyer moyen de 11,70€/m2 et se situe environ au même niveau que la grande voisine Strasbourg.

L’évolution des loyers devrait réellement intéresser la politique, car les personnes n’étant plus en mesure de payer ces loyers, peuvent rapidement se retrouver dans la rue et de là, il est quasiment exclu de retrouver un chemin qui ramène la personne dans une vie « normale ».

La précarité qui sévit déjà en Allemagne (avec presque 1 Allemand sur 5 qui vit en dessous du seuil de la pauvreté défini par les organisations internationales), est directement liée à l’évolution des loyers. Dès qu’un foyer doit payer plus d’un tiers de ses revenus pour le loyer, la menace de la précarité devient réelle.

Il ne suffit pas de s’indigner contre la pauvreté en hiver, lorsque les gens bien-pensants déplorent les décès de SDF – il faut commencer à combattre la pauvreté le plus tôt possible. Par exemple avec l’introduction du revenu universel et inconditionnel, en arrêtant de gérer la pauvreté (gérer la pauvreté coûte plus cher que de la combattre) – si demain, nous ne voulons pas voir le nombre de SDF augmenter exponentiellement, il faut agir maintenant. La pauvreté dans des pays industrialisés, constitue une véritable honte.

1 Kommentar zu Quand le logement devient un luxe

  1. HEMMERLÉ Pierre // 13. Februar 2018 um 15:01 // Antworten

    Et pourtant, les politiques continuent leurs criminelles politiques, et les autres aussi, comme le Secours Catholique qui vient au secours de Paris.
    Au secours et merci.
    Pierre HEMMERLÉ

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