Rencontre ALCA – ils se parlent. C’est un début.

Les maires de principales villes de la grande région de l’est de la France se sont rencontrés à Strasbourg. Si on ne s’entend pas encore dans ce «mariage forcé», au moins on se parle.

Photo de famille des maires de grandes villes et de présidents des agglomérations de la nouvelle région ALCA. Foto: Claude Truong-Ngoc / Eurojournalist(e)

(KL/CTN) – Il fallait bien commencer quelque part. C’est un bon signe que les maires des grandes villes ainsi que les présidents de agglomérations de la nouvelle grande région ALCA (Alsace-Lorraine-Champagne-Ardennes) aient accepté de se rencontrer à Strasbourg pour lancer les échanges. Les presque 30 élus venant d’Épinal, Châlons-en-Champagne, Charleville-Mézières, Troyes et Reims en Champagne-Ardennes, de Metz et Nancy en Lorraine et de Colmar, Mulhouse et Strasbourg en Alsace. Au programme : des échanges de politesse et la signature d’une déclaration commune qui contient des informations précieuses sur quelques orientations de cette nouvelle région.

Il faut encore s’habituer de considérer Épinal, Châlons-en-Champagne, Charleville-Mézières, Troyes et Reims comme faisant partie de «notre» région – et c’est pour cela qu’il fallait lancer les échanges. Car des décisions difficiles seront à prende au sein d’ALCA – et les difficultés semblent avoir déjà commencé. Ne serait-ce qu’au niveau des définitions – si tout le monde reconnaît à Strasbourg le titre de «chef-lieu» de la nouvelle région, tout le monde se porte également candidat pour devenir «capitale de la région». La différence, difficile à cerner, se situera certainement dans l’attribution des différentes administrations. Qui demandera à ce que les Champenois se fassent à l’idée que l’une ou l’autre administration se situera à Colmar, tout comme les Mulhousiens doivent apprendre à accepter que certaines démarches s’effectueront désormais à Charleville-Mézières qui est une charmante petite ville dans les Ardennes. Mais avant de paniquer de peur de devoir voyager en terre inconnue pour demander un extrait de votre acte de naissance, il convient de se rappeler que la quasi-totalité des démarches administratives se fait aujourd’hui en ligne…

La phase de négociation qui commence maintenant, s’annonce acharnée et c’est logique. Serait un mauvais maire qui ne tenterait pas de défendre le biftek de sa ville. Mais le compromis à trouver pourraient rapidement prendre une tournure de bazar – tu me donnes une telle administration, en échange, tu auras celle-ci. Considérant que de milliers d’emplois dans le mille-feuilles administratif sont en jeu, on comprend que chacun devra faire fort pour affimer sa position vis-à-vis des autres. Le risque étant que ces compromis soient tellement guidés par les besoins des administrations que les effets de cette réforme qui est censé rendre les administrations plus efficaces et moins onéreuses pour les contribuables, passent à la trappe.

Roland Ries, maire de Strasbourg, parlait ensuite d’une «rencontre cordiale» avec des «échanges très francs», on comprend que l’ambiance se situait quelque part entre «glacial» et «agressif», mais comment pourrait-il en être autrement ? A l’exception de Strasbourg, assurée du statut de capitale européenne et de chef-lieu de la région, l’ensemble des autres villes craint, à juste titre, de sombrer désormais dans l’insignifiance. Et chacun aura de bons arguments à avancer pour devenir «capitale» d’ALCA. Metz, par exemple, se trouve bien à mi-chemin entre Strasbourg et Reims, qui elle, peut faire valoir sa proximité incontestable avec Paris, tandis que l’argument strasbourgeois est aussi de taille – la ville est la seule dans la région qui offre un rayonnement mondial.

Mais que faire de Troyes ? Ou de Châlons-en-Champagne ? La définition des rôles de chaque ville dans la nouvelle région sera longue et très compliquée – mais les échanges ont commencé. Ce sera en se parlant que l’on trouvera des solutions.

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