Ukraine : du nouveau sur la table des négociations

Les ministres des Affaires étrangères français, allemand, ukrainien et russe se sont montrés «soulagés» samedi à Berlin après leur réunion consacrée à la situation en Ukraine.

Après la réunion à la Villa Borsig à Berlin, Frank-Walter Steinmeier s'est montré optimiste quant à une solution pour le conflit ukrainien. Foto: Mélanie Gonzales / Eurojournalist(e)

(Par Mélanie Gonzalez / MG) – La paix en Ukraine, pour bientôt? C’est en tout cas dans cette voie que semblent aller les déclarations du ministre allemand des Affaires étrangères Frank-Walter Steinmeier au terme de six heures de discussions avec ses homologues français, ukrainien et russe : «C’est avec soulagement que je peux vous affirmer que la réunion d’aujourd’hui a compté parmi les moins confrontatives, mais aussi parmi les plus réussies», a-t-il indiqué à la suite de la réunion ministérielle avec ses homologues Laurent Fabius, Pavlo Klimkine et Sergueï Lavrov. La session quadripartite se tenait samedi en fin d’après-midi à la villa Borsig à Berlin et s’est achevée peu avant minuit.

C’était la septième réunion du genre, les ministres n’en sont pas à leur premier tour de table au format dit de «Normandie». Voilà désormais plus d’un an que les discussions ont été réengagées entre l’Ukraine et la Russie, après une sombre période de rupture politique. L’objectif : résoudre le conflit par la diplomatie, et non par la force. C’est ainsi que Paris et Berlin se retrouvent arbitres d’un affrontement entre Moscou et Kiev. Les réunions ont lieu au niveau étatique et ministériel, la première, née l’été dernier en marge des commémorations du débarquement de Normandie, a donné son nom au format désormais culte. Pour la cinquième fois, c’est Berlin qui convie les trois autres parties à prendre place autour de la table ovale de la villa Borsig, résidence des invités du ministère allemand des Affaires Etrangères.

Avant même que la réunion n’ait commencé, le ministre allemand laisse présager de bons augures. Frank-Walter Steinmeier affirme en amont des discussions que le cessez-le-feu est enfin bel et bien respecté et ce, depuis le début du mois de septembre. «Deux semaines de cessez-le-feu ne sont pas une raison pour baisser la garde», nuance-t-il. Le ministre se veut prudent, la situation resterait «très fragile» entre l’armée ukrainienne et les séparatistes prorusses dans les régions de sensibles. Mais le respect du cessez-le feu resterait «un signe d’espoir», un indice «encourageant» quant à la suite des opérations.

«Les négociations touchent au but» – Ils sont douze à avoir pris place autour de la table, les quatre ministres et leurs conseillers respectifs. Ensemble, parfois aussi en binômes, ils se sont penchés sur les chantiers qu’il leur reste à accomplir avant d’aboutir à une solution du conflit. Le premier point abordé concerne la sécurité. À ce sujet, l’accent a été mis sur une «consolidation» ainsi qu’une «garantie» du respect du cessez-le-feu, mais aussi sur la poursuite de l’effort en vue d’une démilitarisation totale des zones de conflit. «Les négociations touchent au but», précise le ministre allemand.

Le deuxième point abordé longuement concerne la situation politique de l’Ukraine de l’est. Les ministres entendent assurer la mise en place d’un gouvernement provisoire dans les régions de Lougansk et Donetsk, conformément à ce qui avait été décidé dans le protocole de Minsk. Des propositions concrètes à ce sujet «sont sur la table» selon Steinmeier, et constituent «une bonne base pour les décisions à venir». En effet, elles seront examinées lors du sommet à venir à Paris début octobre. Concernant la situation humanitaire enfin, les ministres se sont accordés à laisser le plein accès aux organisations humanitaires sur les zones de conflits : «Nous devons d’ores et déjà penser à l’hiver qui arrive», indique Steinmeier.

Rappelons que le protocole de Minsk, signé il y a désormais plus d’un an dans la capitale biélorusse entre les dirigeants ukrainiens, russes, les forces séparatistes et les représentants de l’OSCE a pour ambition de mettre fin à la guerre en Ukraine orientale. Il a été complété en février 2015 par le traité de «Minsk 2» lors d’un sommet au format Normandie. Les échecs successifs, les premiers mois, dans la mise en œuvre du cessez-le-feu semblent avoir laissé place à un premier succès, pas après pas, un an après la signature.

Ce papier marque l’arrivée de la journaliste Mélanie Gonzalez sur Eurojournalist(e). Basée à Berlin, elle suit l’actualité politique dans la capitale allemande. Bienvenue à bord, Mélanie !

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