Ukraine : l’insertion des réfugiés ukrainiens à Strasbourg

Depuis l’assaut russe en Ukraine, de nombreux ukrainiens ont fui la guerre. En France et particulièrement à Strasbourg, des associations, entreprises et habitants se mobilisent pour favoriser leur insertion. Focus.

Le Pôle Couture où travaillent déjà les premières réfugiées ukrainiennes. Foto: Elsa Woeffler / Eurojournalist(e) / CC-BY 2.0

(Elsa Woeffler) – On estime entre 3 et 5 millions de réfugiés ayant fui la guerre en Ukraine, selon les chiffres des Nations Unies. En France, ce chiffre atteint les 70 000 personnes demandeuses d’asile. Afin d’aider les états-membres dans la gestion du flux migratoire important que la guerre en Ukraine engendre, l’Union Européenne a mis en place un dispositif particulier. En effet, c’est la première fois qu’un tel dispositif a vu le jour afin d’aider les ressortissants ukrainiens : il s’agit de la directive relative à la protection temporaire. D’une durée de 6 mois renouvelables, cette mesure permet aux réfugiés d’avoir une protection immédiate et un statut juridique clair rapidement. Entre autres, droit du travail, droit à la couverture sociale du pays, accès au système éducatif pour les enfants ou encore aide au logement. Un statut qui a pour but de leur conférer une situation stable, dès leur arrivée dans leur pays d’accueil.

D’une durée de 6 mois renouvelables, les réfugiés bénéficient d’une protection dans leurs pays d’accueil.

Retrouver le chemin du travail, un emploi stable et gagner un peu d’argent. Cela peut paraître difficile pour les réfugiées ukrainiennes. Dès lors, plusieurs entreprises se sont engagées à proposer des emplois afin de permettre une meilleure insertion pour ceux et celles ayant fui l’assaut russe.

C’est dans cette optique que le groupe Altaïr propose une soixantaine d’emplois, dans divers secteurs. « Notre cœur du métier, c’est l’insertion, pour nous, c’était normal de proposer des postes aux réfugiés, il n’y pas de distinction », commente Louise Manière, chargée de communication du groupe Altaïr. Une promesse qui porte ses fruits, puisqu’actuellement, cinq personnes ont été embauchées au pôle couture. Elles ont commencé à travailler au sein de du groupe depuis le 18 avril 2022. « Pour le moment, elles ne sont pas en temps complet, c’est selon leur volonté. Elles doivent encore gérer les à-côtés, l’administratif, etc. Pour elles, ce n’est pas encore tout à fait stable et c’est normal quand on vient d’arriver dans un pays que l’on ne connaît pas », ajoute Géraldine, cheffe d’atelier du pôle couture.

En tout, ce sont 1500 entreprises françaises qui s’engagent à recruter 10 000 réfugiés ukrainiens d’ici l’été.

Les postes proposés ne sont en général pas les métiers qu’exerçaient, par le passé, les réfugiés dans leur pays. Pour certaines, c’était la première fois qu’elles faisaient de la couture leur métier. Cependant, des tests ont été effectués afin de voir les prérequis des futures embauchées. « On reste quand même une entreprise, on doit faire du chiffre, alors on ne pouvait pas se permettre d’embaucher des personnes non-qualifiés, du moins sans bases de couture », explique Louise. Au final, les tests ont été passés avec succès. « Nous étions plutôt surprises d’ailleurs, tout s’est très bien passé », commente Géraldine. Ensuite, le recrutement s’est fait de manière ordinaire. « Les procédures de recrutement sont les mêmes que celui de n’importe quelle personne. Il y a pas de distinction, qui plus est, on a l’habitude de travailler avec des réfugiés et des personnes en situation particulière », ajoute la chargée de communication. En effet, les différents dispositifs mis en place par l’Union Européenne et la France, permettent aux entreprises d’insertion, une facilité d’embauche.

A présent, ces femmes vivent au jour le jour des annonces venant d’Ukraine. Certaines y ont tous laissé : familles, enfants et maris, qui doivent combattre pour défendre leurs pays. Si pour certaines, rester en France peut être envisageable, pour d’autres, dès que la situation le permettra, elles retourneront en Ukraine.

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