Le Portugal accueille les Ukrainien(ne)s à bras ouverts

Aujourd’hui, le Portugal apporte sa contribution à l’accueil des réfugié(e)s ukrainien(ne)s, mais ce n’est pas un phénomène récent.

Deux pays si éloignés et pourtant si proches... Foto: Dim Grits / Wikimedia Commons / CC-BY-SA 4.0int

(Jean-Marc Claus) – Depuis le début de l’invasion de l’Ukraine par la Russie, le Portugal n’est pas resté inactif. L‘agence de presse Lusa relate jour après jour, les prises de positions et appels à la paix des institutionnels, comme les manifestations pacifistes organisées par les associations et les citoyen(ne)s. Par exemple, à Lisbonne le 4 mars, à l’initiative du professeur José Pedro Dionísio, une chaîne humaine a relié les ambassades de Chine, des USA, du Royaume Uni, pays permanents au Conseil de Sécurité de l’ONU, mais aussi d’Allemagne. Cet universitaire était en 1999, à l’origine de la chaîne pour la paix au Timor Oriental, qui avait alors réuni 300.000 personnes.

L’Association des Ukrainiens au Portugal a évidemment appelé à participer à cette initiative, et ces derniers ne constituent pas une communauté marginale repliée sur elle-même. L’émigration ukrainienne vers le Portugal, existant bien avant, s’est amplifiée à la fin des années 1990. Les Ukrainiens forment aujourd’hui la cinquième communauté étrangère du pays. Bien intégrés dans le tissu social et économique, on peut les comparer aux Portugais installés en France. Intégration ne se faisant pas sans difficultés pour eux, car les plus diplômés doivent, comme tous les arrivants extérieurs à l’Union Européenne, revalider leurs diplômes dans le pays d’accueil.

Mais cela est plus vécu comme un challenge personnel jouable, que comme une barrière institutionnelle infranchissable. Ainsi, en 2019 à Lisbonne, Praça de Itália (place d’Italie), a été inauguré un monument à la mémoire du poète romantique, peintre et humaniste Taras Chevtchenko (1814-1861). Comme à Paris, où un square du 6ème arrondissement, à l’immédiate proximité de la cathédrale Saint-Volodymyr-le-Grand, est lui aussi dédié et commémore également l’immigration ukrainienne en France. En choisissant un intellectuel de surcroît artiste comme symbole, Paris et Lisbonne ont visiblement voulu faire passer un message.

Il ne s’agit pas de mettre en avant une prétendue « immigration de haute qualité », comme on l’a entendu récemment dans des propos, où la bassesse le dispute à l’inhumanité, mais de souligner le génie d’un peuple et ce qui est propre à le rapprocher des autres nations. Le monde du sport n’est pas en reste au Portugal : ainsi, le 27 février dernier, lors du match Benfica-Guimaraes, l’attaquant ukrainien Roman Yaremchuk a été accueilli sur le terrain par une standing ovation du public.

Une fois de plus, l’exemple vient du sud de l’Europe, d’un de ces pays labellisé PI(I)GS par le monde de la finance. Microcosme des puissances d’argent, qui saura une fois de plus tirer profit de ce nouveau conflit armé, donnant ainsi raison à Paul Valéry, affirmant que la guerre est un massacre de gens qui ne se connaissent pas, au profit de gens qui se connaissent, mais ne se massacrent pas. A ceci près que les peuples russe et ukrainien se connaissant bien. Cela pourrait peut-être attirer le balancier de l’Histoire vers la paix, au grand dam des marchands de canons et des spéculateurs.

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