Un « hommage européen » très digne

Une cérémonie très digne au Parlement Européen à Strasbourg. Foto: Hervé de Haro

(KL) – Pour la première fois, un « hommage européen » a été rendu à un « Citoyen d’Honneur européen » samedi à Strasbourg. Pendant que Bill Clinton mettait une touche américaine à cette cérémonie, Dimitri Medvedev a su apporter une dimension politique à son discours, avec les meilleures salutations de son patron Vladimir Poutine. Et après une dernière journée stressante, Helmut Kohl a trouvé sa dernière demeure à l’ombre de la Cathédrale de Spire.

« I love this guy », disait Bill Clinton dans son discours très personnel à l’adresse de Helmut Kohl. Dans l’hémicycle strasbourgeois, Silvio Berlusconi qui ressemble de plus en plus à un masque sans vie, faisait « oui » de la tête. Les autres aussi. Et Dimitri Medvedev, le lendemain du refus russe de continuer à contribuer au budget du Conseil de l’Europe, invitait les Européens à se mettre autour d’une table et de rédéfinir les relations entre la Russie et l’Union Européenne.

Emmanuel Macron, habile orateur, dessinait un trait d’union intergénérationnel, se positionnant comme l’héritier de l’idée européenne. Un discours qui s’adressait à tout le monde sauf Helmut Kohl, mais ce n’était pas grave. Angela Merkel, elle, présente contre la volonté de la veuve Maike Kohl-Richter, tentait le « grand pardon », faisant sa paix avec son mentor à qui, en l’an 2000, elle avait soutiré le titre de « président d’honneur » de son parti, la CDU.

Mais avec la cérémonie en présence de centaines de personnalités venues du monde entier, la journée n’était pas terminée. Transporté par hélicoptère, bateau et voiture jusqu’à la Cathédrale de Spire, lieu sacré des Allemands puisque plusieurs empéreurs allemands y sont enterrés, comme Rudolf de Habsbourg, et où une messe fut célébrée qui elle, ressemblait plus à cet « hommage national » que Maike Kohl-Richter avait interdit à Berlin. Et ce n’est que tard, vers 20h30, que le cerceuil a finalement été acheminé vers sa dernière demeure.

Qu’il repose maintenant en paix. Les historiens se pencheront sur son rôle pendant ses 16 ans à la tête du gouvernement allemand – adieu, Helmut Kohl.