Des fêtes de Pâques pas comme les autres…

Dans une ambiance marquée par l'angoisse et l'impuissance face au terrorisme, les fêtes de Pâques sont un peu différentes cette année.

Profitez des jours à venir, et investissez un peu de temps pour réfléchir ce qu'on pourra améliorer. Foto: Reinhard Kirchner / Wikimedia Commons / CC-BY-SA 3.0

(KL) – La sécurité. Depuis quelque temps, nous savons qu’elle est une illusion. Les soldats et policiers dispatchés partout dans les villes, les contrôles aux frontières, les conseils que l’on lit et que l’on entend partout – tout cela n’assure en rien notre sécurité. On le savait depuis un moment, on s’en souvient à chaque attentat qui nous secoue, mais force est de constater que les conflits mondiaux sont arrivés chez nous. Et même si cela ne fait pas plaisir à entendre, nous ne sommes pas tout à fait étrangers à cette évolution des choses.

Les terroristes qui nous harcèlent, ne viennent pas de l’autre bout du monde, ils viennent de chez nous. Souvent issus de la deuxième et troisième génération d’immigrants, ils sont la preuve que nous avons échoué dans notre politique d’intégration. Que nous avons assisté, les bras croisés, à l’émergence de sociétés parallèles, délaissées, défavorisées, sans perspectives. Nous avons fermé les yeux devant l’établissement de zones de non-droit, nous avons permis à des pêcheurs d’hommes peu catholiques de radicaliser des jeunes en mal de leur existence. Nous avons confiné des populations entières à des ghettos qui sont devenus des nids d’un extrémisme marqué par la haine. Cette haine, elle se retourne maintenant contre nous.

Pendant que nous cherchons à comprendre le phénomène du «Daesh», de cette violence qui veut conduire le monde vers le Moyen Age, nous continuons à fermer les yeux devant ces évolutions qui relèvent de notre propre responsabilité et ce, autant au niveau local qu’au niveau global.

Nous parlons de valeurs, mais une partie de notre industrie s’occupe de l’approvisionnement en armes de toutes les guerres dans le monde. Nous fournissons les instruments de la mort et nous le vendons pour beaucoup d’argent, nous établissons des rankings des «meilleurs» marchands de ces instruments de la mort, le tout avec la faible excuse que cela maintient l’emploi chez nous. Et après, nous osons parler de valeurs humanistes…

Dans cette ambiance, il est difficile de fêter Pâques. Et pourtant – il y a quatre choses à faire maintenant. D’abord, il est de notre devoir de relever la tête, de nous serrer les coudes avec ceux qu’on aime et de poursuivre nos vies. Nous le devons déjà à ceux qui n’ont pas notre chance de pouvoir vivre ces fêtes là. Ensuite, nous devons concentrer nos moyens de sécurité pour passer au peigne fin tous les quartiers dont on sait que des personnes radicalisées s’y trouvent. Ce n’est pas joli, mais cela relève de la légitime défense. Là où les terroristes se cachent et trouvent du soutien logistique, nous devons être présents et empêcher ces pauvres types de frapper encore. Troisièmement, nous devons exercer une pression maximale sur nos (ir-)responsables politiques pour que ceux-ci mettent enfin en œuvre ce dont une grande majorité des européens et européennes rêvent – une Europe solidaire et forte. Qui gère sa politique économique, sociale, sécuritaire, étrangère ensemble. Avec détermination. Pour ce faire, tout le monde est cordialement invité à revoir son comportement électoral. Au lieu de bouder les différentes élections, il faut enfin trouver le courage de voter pour d’autres formations politiques qui défendent cette idée d’une Europe solidaire et basée sur des valeurs humanistes. Ces formations existent. Et quatrièmement, il faudra profiter de ces fêtes de Pâques pour réfléchir quant à ce que nous pourrons faire à notre propre niveau personnel. Nous avons tous des connaissances, amis, collègues de travail issus d’autres cultures que la notre. Ensemble avec ces connaissances, nous devons trouver des moyens d’action, développer des plate-formes de la promotion du vivre-ensemble. C’est notre devoir car plus personne ne peut faire semblant de ne pas être concerné par cette spirale de la haine, de la violence et de la mort.

La route vers une société meilleure sera longue, mais il faut quand même se mettre en route. Et chacun peut contribuer à son niveau à cette transformation de notre société. Dans le quartier, la ville, la région, le pays, en Europe et dans le monde. Nous avons pas le droit de laisser ce monde au seuls connards qui nient la vie. Faisons le plein d’énergie pendant ces quelques jours de répit pour être en forme à la reprise la semaine prochaine ! D’ici là, nous vous souhaitons que les meilleures choses pour les jours à venir – vous nous retrouvez dès mardi sur eurojournalist.eu ! Quand même – joyeuses Pâques à tout le monde !

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