Une bonne nouvelle pour les grands buveurs d’alcool ?

Pour libérer des ressources policières pour la lutte contre le terrorisme, les missions de la police pourraient changer.

Est-ce que désormais, la police allemande s'occupera que du terrorisme au détriment de la poursuite d'infractions "normales" ? Foto: svolks / Wikimedia Commons / CC-BY-SA 3.0

(KL) – Charlie est passé par là. Le ministre de l’intérieur du Bade-Wurtemberg Reinhold Gall (SPD), a suggéré de demander à la Police d’effectuer «moins de mission qui ne comptent pas parmi ses priorités», comme les contrôles des automobilistes. Toutefois, cett suggestion relève plus de la paranoia que d’autre chose. Pendant que les victimes du terrorisme dans le Bade-Wurtemberg se limitent à un nombre réduit de victimes (tuées d’ailleurs par des néonazis et non pas par des terroristes islamistes…), l’alcool au volant constitue une menace bien plus meurtrière pour le citoyen lambda. L’actionnisme aveugle des responsables traduit un terrible manque d’idées.

Le danger d’attaques terroristes est à prendre au sérieux, c’est vrai. Mais il ne faut pas tomber dans des excès. Changer les missions de la Police, comme le demande actuellement la Police de concert avec la politique, ne rhyme à rien. Augmenter la présence policière dans les gares ou aéroports, comme beaucoup de gens le demandent, n’empêchera pas un terroriste de commettre un crime.

Ces derniers jours, les services secrets allemands avaient tiré la sonnette d’alarme – des attentats sur les gares de Berlin et de Dresde seraient imminents. Soit. La police a donc augmenté sa présence dans ces lieux, mais le fait qu’aucun attentat ne soit intervenu, n’est certainement pas le fruit de cette présence. Aucune patrouille policière ne pourrait éviter une attaque terroriste.

Etre vigilant, OK. Déployer des forces de police, OK. Peter un plomb, non. On ne peut pas sérieusement songer à quasiment autoriser les grands buveurs de prendre le volant en état d’ébréité – chaque année, environ 3000 personnes laissent leur vie dans des accidents de la route dont une grande partie a été occasionnée par des conducteurs saoul. Et maintenant, la police et la politique veulent donner une «carte blanche» en supprimant les contrôles des automobilistes pour renforcer les patrouilles dans les gares ?! Pourquoi ne pas légaliser d’autres délits, comme le recel, la vol par effraction ou la violence conjugale, tant que nous y sommes ?

Bien sûr, les attentats de Paris ont eu comme conséquence un sentiment d’insécurité, renforcé par les déclarations de différents groupes d’extrémistes de vouloir intensifier leur attaques sur les pays occidentaux. Mais cela ne peut pas constituer une raison pour soit déclarer officiellement l’état policier, soit pour créer des impunités pour d’autres délits ou crimes.

Les mesures actuellement discutées sentent l’actionnisme aveugle. Mais cet actionnisme ne servira à rien, si ce n’est à augmenter le sentiment de peur dans la population. Le but ne peut pas être de créer un état policier (qui lui, n’empêchera pas non plus le phénomène du terrorisme) «par inadvertance», mais de prendre les mesures nécessaires pour réparer les erreurs que nos sociétés ont commises pendant des décennies en omettant d’organiser une immigration qui serait guidée vers l’intégration.

Un état policier ne risque pas d’améliorer les choses, au contraire. Et si par dessus le marché, nous devrions faire face à une armada d’automobilistes bourrés qui ne savent qu’ils ne seront, de toute manière, pas contrôlés, cela n’augmentera en rien la sécurité des citoyens. Se faire écraser par un automobiliste bourré n’est pas plus agréable que de périr dans un attentat terroriste. Il serait grand temps que nos responsables politiques se remettent de leur émotion.

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