La drogue et le monde de la politique

Volker Beck des Verts a été contrôlé en possession de 0,6 grammes de cette substance - de la "Cristal Meth". Foto: Radspunk / Wikimedia Commons / CC-BY-SA 4.0int

(KL) – Ce n’est ni la première, ni la dernière fois qu’un responsable politique se fasse surprendre en possession de drogues. Quelque part, c’est presque logique, car les députés sont des êtres humains comme le reste de la société, avec leurs qualités et défauts. Si l’affaire concernant Volker Beck est surprenante, elle ne constitue pas seulement un drame personnel, mais elle risque surtout d’avoir un impact sur les élections du 13 mars prochain.

Volker Beck, chef du groupe parlementaire des Verts au Bundestag de 2004 à 2013, est une figure connue dans le monde politique. Activiste pour les droits de l’homme et ceux des homosexuels, mais aussi pour une libéralisation des drogues, il fait partie de «célébrités» des Verts depuis 20 ans. Les circonstances de cette affaire sont d’autant plus surprenantes.

Selon différents médias, Beck se serait fait contrôler en quittant l’appartement d’un dealer à Berlin qui lui, était sous surveillance de la police. Les policiers le contrôlant ignoraient qui se trouvait devant eux et il est étonnant que Beck n’ait pas invoqué son immunité de député qui aurait interdit aux policiers de le fouiller. Ainsi, les policiers trouvaient 0,6 grammes d’une substance qui, selon toute vraisemblance, serait de la «Cristal Meth», une amphétamine très dangereuse qui rend les consommateurs dépendants en un rien de temps.

Volker Beck a immédiatement démissionné de toutes ses fonctions, à l’exception de son mandat de député. Si la suite juridique n’est pas encore claire, les conséquences politiques pourraient s’avérer grave pour les Verts. Dans moins de deux semaines, les électeurs dans trois Länder allemands (Bade-Wurtemberg, Rhénanie-Palatinat et Saxe-Anhalt) sont appelés aux urnes pour élire leurs nouveaux gouvernements régionaux. Dans le Bade-Wurtemberg voisin, les Verts et la CDU se trouvent actuellement au coude à coude, séparés par moins d’un point et la question qui des deux sera le parti le plus fort, déterminera celui qui sera le prochain ministre-président du Land. Dans une situation où la course entre ces deux partis pourrait se jouer à quelques centaines ou milliers de votes près, cette affaire vient au plus mauvais moment pour les Verts.

De nombreux experts s’expriment depuis hier sur la question, indiquant que les responsables politiques évoluent sous une pression incroyable et que certains évacuent leur stress à l’aide de substances illicites et il s’agit là d’un phénomène que l’on peut également observer ailleurs. Mais Beck n’est pas un «nouveau» dans le cirque politique, mais il vit dans ce monde depuis bien plus de deux décennies.

Volker Beck pourra toutefois espérer garder son mandat de député, tout comme le député SPD Michael Hartmann qui devait démissionner de son poste de porte-parole pour les affaires intérieures de son parti après avoir été surpris avec – de la «Cristal Meth». Il faut donc croire que cette amphétamine, dont les effets euphorisants ressembleraient à ceux de la cocaïne, soit la «drogue préférée» du monde politique.

En vue de la faible quantité trouvée chez Volker Beck, la question n’est pas vraiment si et comment il convient de punir le député, mais plutôt comment le soigner et le sortir doucement du monde politique. Si l’idée d’être gouverné par des gens dopés aux amphétamines n’est pas très rassurante, il faut se rappeler du travail fourni par Beck ces dernières années. Le mieux serait sans doute une cure de désintoxication, une thérapie et un départ à la retraite. Quelqu’un qui consomme de la «Cristal Meth» ne doit pas être regardé comme un criminel, mais comme un malade. Et un malade est déjà assez puni par sa toxicomanie. Espérons que Volker Beck puisse se libérer rapidement de ce cercle vicieux.