Ursula von der Leyen sur le banc des accusés

Le Parlement européen a porté plainte contre la Commission européenne pour avoir débloqué 10 milliards d'euros pour la Hongrie de Viktor Orban. A suivre.

"Vous reprendriez bien quelques milliards, Monsieur Orban ?" Foto: Krystian Maj / Wikimedia Commons / CC-BY-SA 3.0pl

(KL) – Si Ursula von der Leyen aime bien faire quelque chose, c’est distribuer de l’argent qui ne lui appartient pas. Déjà sa « générosité » vis-à-vis des consultants de McKinsey avait failli lui coûter son poste de ministre de la défense à Berlin (mais heureusement, avant que ce scandale ne puisse se transformer en procédure juridique, Angela Merkel l’avait vite promu au poste de la présidente de la Commission européenne), mais là, il s’agit des 10 milliards d’euros que Von der Leyen avait débloqué pour Viktor Orban, pour que celui-ci n’émette pas son veto contre le début des négociations en vue de l’adhésion de l’Ukraine à l’UE. Ce sera à la Cour Européenne au Luxembourg de trancher si ce versement était légal ou pas. Si jamais la Cour décide que ce versement était illégal, il n’y aurait, pourtant, aucune conséquence. Ni pour la Hongrie, ni pour Ursula von der Leyen. Par contre, l’EPP devrait revoir sa copie et peut-être nommer une autre tête de liste que celle qui symbolise tout ce qui pèse sur l’Union Européenne – la corruption, les abus de pouvoir, les décisions antidémocratique prise derrière les portes fermées à Bruxelles.

10 milliards d’euros pour Viktor Orban ? Pour qu’il accepte que l’Union commence à négocier avec l’Ukraine ? Pourtant, les raisons qui avaient conduit au gel de ces fonds, n’avaient pas changé en Hongrie. Mais comment est-ce possible que Ursula von der Leyen décide ainsi de verser 10 milliards d’euros à Viktor Orban ? La Commission avait rapidement décrété que la Hongrie remplissait désormais les exigences bruxelloises (ce qui est vivement contesté par le Parlement européen), justifiant ainsi le déblocage des fonds.

Et cela ne fait pas seulement penser au passé d’Ursula von der Leyen au ministère de la défense à Berlin, mais aussi aux 320 millions d’euros versés à une société gérée par son mari, dans le cadre du financement de la recherche des vaccins anti-Covid. Petit problème : la société de son mari venait juste d’être enregistrée en Italie, mais le temps qu’une nouvelle société obtienne tous les documents nécessaires, elle n’a pas encore le droit d’agir, de facturer et encore moins, de participer à des appels aux projets comme celui lancé par son épouse. A l’époque, les services de la Commission avaient déclaré qu’ils n’avaient « pas fait le rapprochement » entre le nom du gérant de cette société italienne et celui de la présidente de la Commission. Bien sûr, avec un nom aussi commun que Von der Leyen, ce genre de couac peut arriver…

Est-ce que Ursula von der Leyen imitera Donald Trump et mènera sa campagne depuis des salles d’audience dans des tribunaux ?

Et franchement, EPP – dans votre grand groupe politique, vous n’avez pas trouvé une autre candidate qui traîne un peu moins de casseroles ? Ursula von der Leyen constitue à elle seule une raison suffisante pour ne pas voter pour les partis qui font partie du groupe EPP. Il serait encore temps d’envoyer Ursula von der Leyen à la retraite politique et de choisir un ou une autre candidat(e). A moins que les « valeurs » que défend l’EPP ne soient la corruption, la dilapidation d’argent public et l’abus de pouvoir. Et finalement, il se pose la question si l’Union Européenne pourra survivre un deuxième mandat de celle qui a transformé l’Union en une sorte de self-service, dans un entre-soi qui n’a rien à voir avec les citoyens et citoyennes européens.

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