20 juillet 1944 – Graf Stauffenberg manque son attentat contre Hitler

Le 20 juillet 1944, le Colonel Claus Schenk Graf von Stauffenberg a tenté d’assassiner Adolf Hitler. Jusqu’à nos jours, on commémore ce héros. Ils n’étaient pas nombreux…

Von Stauffenberg (à gauche, avec Hitler et Keitel), faisait partie du cercle intérieur du pouvoir, avant d'oser l'attenat sur le tyran. Foto: Bundesarchiv / Bild 146-1984-079-02 / Wikimedia Commons / CC-BY-SA 3.0

(KL) – D’innombrables historiens se sont penchés sur l’attentat du 20 juillet 1944 et «l‘opération Walkyrie», donc, la tentative d’une poignée d’hommes et de femmes courageux de renverser le dictateur nazi. Miraculeusement, l’attentat échouait à cause de petits détails, et le coup d’état à Berlin fut stoppé le soir même de l’attentat. Stauffenberg et ses collaborateurs les plus proches furent exécutés sur le champ, 200 autres conspirateurs étaient condamnés à la peine capitale par la suite, dans le cadre des procès menés par Reinhold Freisler, le plus terrible des juristes allemands pendant la IIe Guerre Mondiale.

Si l’Allemagne commémore tous les ans cet attentat, c’est aussi parce que les héros de la résistance allemande se comptent sur les doigts de deux mains. Il y avait le groupe des Scholl, il y avait Georg Eisler, il y avait quelques petits groupes de résistants dont l’action n’avait aucun impacte sur le déroulement du IIIe Reich. Mais en toute occurrence, à l’instar de l’attentat de Georg Eisler, Adolf Hitler échappait systématiquement aux attentats, dont celui du groupe autour du Colonel Stauffenberg.

Ce sont de minuscules détails qui ont fait échouer cette tentative de membres de l’état-major de la Wehrmacht. Le but de cette conspiration était de mettre un terme à une guerre que ces experts militaires savaient perdue – ils voulaient stopper le carnage. Ce qui est surprenant, c’est que les protagonistes de cet attentat faisaient auparavant partie du cercle intérieur du pouvoir du IIIe Reich, ce qui pose la question s’ils avaient tenté cet attentat également dans une situation où la guèrre aurait pu être gagnée ? S’agissait-t-il d’un acte de résistance contre le régime criminel et barbare des Nazis ou voulaient-t-ils simplement accélerer la capitulation allemande ? Probablement, on ne le saura jamais, mais l’Allemagne et bien contente de compter au moins un héro s’étant opposé à Adolf Hitler.

C’était la révolte de ceux qui avaient auparavant porté le système nazi – parmi les conspirateurs, on comptait le maréchal-général von Witzleben, 19 généraux, 26 colonels, 2 ambassadeurs, 7 diplomates, un ministre, trois secrétaires d’état et d’autres haut fonctionnaires de la police et des administrations. Si la relation entre l’état-major de la Wehrmacht et Adolf Hitler était tendue, après que Hitler avait neutralisé l’armée au niveau politique, il ne reste pas moins que cette résistance contre une guerre meutrière venait tard, très tard. Juste au moment où les généraux savaient qu’ils ne pouvaient plus la gagner, cette guerre.

Le matin du 20 juillet 1944, le Colonel von Stauffenberg était attendu à la Wolfsschanze, l’un des endroits de prédilection de Hitler, pour une réunion des généraux, pour faire le point de la situation militaire. Dans sa saccoche, von Stauffenberg avait caché deux paquets d’explosifs, mais au tout dernier moment, il avait déposé l’un des paquets à l’endroit où il avait activé le détonateur du premier paquet. Il aurait suffit qu’il remette le deuxième paquet, même sans détonateur, dans sa saccoche – la quantité des deux paquets d’explosifs aurait suffit pour tuer l’ensemble des participants de cette réunion. Mais un seul paquet ne suffisait pas.

Von Stauffenberg et son adjudant quittaient la Wolfsschanze quelques secondes après la détonation – ils étaient persuadés que personne n’aurait pu survivre cette explosion. Mais à Berlin, les autres conspirateurs perdaient trop de temps avant de lancer l’opération et ce retard allait être fatal au groupe de von Stauffenberg.

La vengeance des Nazis fut sans merci. Tout un chacun qui était soupçonné d’avoir soutenu ce coup d’état, était condamné à mort – mais dans la mémoire collective des Allemands, von Stauffenberg et ses amis devenaient les héros dont le pays avait besoin, ne serait-ce que pour se prouver que tous n’étaient pas des nazis.

Aujourd’hui, le 20 juillet, l’Allemagne honore donc la mémoire de ses héros, de ceux qui se sont soulevés contre un dictateur sanglant, ceux qui ont risqué leur vie pour stopper une guerre folle. Toutefois, l’attentat du 20 juillet 1944 ne suffit pas pour dédouaner tout un peuple. Von Stauffenberg ne sera jamais la bonne conscience allemande, il restera l’exception courageuse qui confirme la règle. Une règle qui veut que la grande majorité des gens préfère regarder les catastrophes au lieu de réagir. Entre 1944 et 2015, cela n’a guère changé.

2 Kommentare zu 20 juillet 1944 – Graf Stauffenberg manque son attentat contre Hitler

  1. Mettre sur un même plan 1944 et 2015 revient quelque part à mettre sur un même plan les responsables politiques de l’Allemagne de l’époque, à savoir des criminels coupables d’avoir déclenché la plus grande catastrophe du XXème siècle, et ceux de l’Allemagne contemporaine. Sans vouloir polémiquer je trouve cela hallucinant, tout simplement.

  2. Je n’ai pas comparé le comportement des responsables politiques entre 1944 et 2015 – mais l’inertie du peuple allemand. Comme à l’époque, la grande majorité des allemands regarde la politique d’aujourd’hui en se disant “de toute manière, ils font ce qu’ils veulent”. Le parallèle est là. Et les allemands ne sont pas plus actifs aujourd’hui pour empêcher des catastrophes humaines concertées en grande partie par l’Allemagne qu’ils ne l’étaient à l’époque. Pour moi, c’est ça, le plus hallucinant.

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