(21) Les 30 ans de la chute du Mur – 30 Jahre Mauerfall

Les photos d’événements historiques montrent toujours de courts instants isolés de l'Histoire. Mais est-ce que ce ne sont pas ces instants qui forment ce qui deviendra plus tard l'Histoire ?

La tendresse plus forte que le béton ? / Besiegt die Zärtlichkeit den Beton? Foto: (c) Michael Magercord / ROPI

(De / von Michael Magercord – KL / MC) – Un regard tendre sur un passé fait de béton…

La tendresse rencontre le béton. Est-ce que ça pourra fonctionner ? Et ce, à un moment où les « piverts du Mur » guettent déjà les morceaux choisis du Mur ? L’ossature en acier du Mur est déjà visible, une grande partie du béton déjà démolie. Il ne reste plus que ce petit message. N’y avait-il pas un marteau pour taper sur ce message ? Ou est-ce que les « piverts du Mur » avaient finalement entendu l’appel à un peu plus de réserve ?

Mais qui a inscrit ce mot sur le Mur ? Est-ce que la personne qui a écrit ce mot l’avait fait dans un moment de tendresse ? Ou au contraire – est-ce que c’était le manque pénible de tendresse qui l’avait motivée à communiquer son état en inscrivant ce message sur le béton ? Personnellement, ce message m’a fait penser à un appel au secours découvert, il y a longtemps, sur le mur gris d’une maison dans une triste ville du Nord de la France et qui, à l’époque, m’avait touché : « Soyez poétique, merde ! »…

Bon, dans notre contexte historique à Berlin du temps de la chute du Mur, c’était en tout cas étonnant que le message « tendresse » n’avait pas été démoli par les colonnes de démolition auto-proclamées. Cette inscription m’avait interpellé, mais cela était sans doute dû à cette époque. J’avoue : pour moi, la destruction du Mur allait beaucoup trop vite. Lorsque cet ouvrage long de 166 km avait perdu sa fonction frontalière, ma première pensée était : gardons-le encore un petit moment. Regardons quelles autres fonctions exerçait ce mur et réfléchissons si ces autres fonctions ne valent pas qu’on continue à utiliser ce mur.

Comme c’est souvent le cas avec les « premières idées », il ne s’agissait pas de maintenir des idées symboliques ou profondes concernant les murs dans nos têtes, mais je pensais surtout aux avantages pratiques. A l’époque, j’habitais non loin du Mur dans une rue qui se terminait juste devant ce mur : une zone calme au cœur même de cette grande ville. Je dessinais alors des plans comment intégrer des porches dans le mur, comment planter du vert dessus. Il s’agissait pour moi de la dimension esthétique, oui, car il y avait une esthétique – une beauté à l’état brut. Imaginons qu’un artiste comme Christo aurait pu l’utiliser : un serpent emballé qui traverse toute la ville, pourquoi pas en couleur rose ?

Bon, on peut considérer ce genre d’idée comme un peu farfelue – et ce n’est pas faux. Mais c’est comme ça pour les gens qui habitaient dans une ville emmurée et avaient appris à vivre avec. Est-ce une performance d’avoir pu vivre avec cette limitation physique ? Ou est-ce que c’était une faiblesse d’avoir été en mesure d’en accepter l’existence ?

Pendant tout le mois de novembre, notre série s’est occupé de ces jours excitants de la la chute du Mur de Berlin. Pendant la période d’Avent, nous allons nous occuper, avec des photos de l’année 1986, de la vie quotidienne avec le Mur de Berlin, à un moment où personne ne pensait que peu après, ce Mur pouvait disparaître. Vous allez voir et comprendre pourquoi il n’est pas si fou que ça d’avoir un sentiment de tendresse lorsque l’on pense, 30 ans plus tard, au Mur de Berlin.

Bilder von historischen Ereignissen zeigen immer kurze, einzelne Momente der Geschichte. Aber sind es nicht diese Momente, aus denen sich die Geschichte erst zusammenfügen lässt?

Zärtlicher Umgang mit der Vergangenheit aus Beton

„Zärtlichkeit“ trifft auf Beton. Kann das gut gehen? Ausgerechnet in Zeiten, in denen Mauerspechte auf die besten Stücke aus der Mauer lauern? Das Stahlgerüst war bereits freigelegt, der Betonverbundstoff schon abgeschlagen. Nur eine Botschaft ist noch geblieben. Hatte sich kein Hammer gefunden, der auf sie einschlagen wollte? Oder hatten die Mauerhämmerer in ihr einen Aufruf zur Zurückhaltung vernommen?

Wie ist dieses Wort einstmals auf die Wand gekommen? Geschah es aus dem Gefühl heraus, das sich mit dem Wort verbindet? Oder im Gegenteil: veranlasste den Schreiber oder die Schreiberin ein schmerzlich verspürter Mangel an Zärtlichkeit dazu, das Verlangen dem Beton anzuvertrauen? Mich erinnert diese Botschaft an einen Hilferuf, den ich vor langer Zeit in einer tristen Stadt im Norden Frankreichs auf eine graue Hauswand gepinselt fand und mich in dieser Umgebung unmittelbar berührte: „Soyez poétique, merde!“ – Seid poetisch, verdammte Sch…

Nun ja, für uns ist es ja sowieso bedeutsamer und auch erstaunlicher, dass nun im Berlin des Mauerfalls ausgerechnet die „Zärtlichkeit“ von den selbsternannten Abrisskommandos verschont geblieben war. Mich jedenfalls hatte diese Aufschrift unmittelbar berührt, und wieder einmal musste das an der Umgebung liegen. Denn ich gestehe: Mir ging es damals viel zu schnell mit der Beseitigung der Mauer. Als das 166 Kilometer lange Bauwerk seine abgrenzende Funktion verloren hatte, war mein erster Reflex: Lasst es uns noch ein wenig bewahren. Schauen wir doch erst einmal, welche weitere Funktionen es noch hat – und ob diese Funktionen nicht lohnen, die Mauer weiterhin zu nutzen.

Es ging mir, wie immer bei ersten Reflexen, gar nicht um symbolische oder anderswie tiefgründige Erkenntnisse über Mauern in den Köpfen etwa, sondern um ihre praktischen Vorzüge. Ich wohnte damals unweit der Mauer an einer Straße, die direkt auf sie zulief: eine verkehrsberuhigte Zone mitten in der Großstadt. Schnell fertige ich erste Zeichnungen an, wie man in die Mauer Torbögen schlagen oder sie begrünen könnte. Und es ging um ihre ästhetische Dimension, ja richtig: um ihre spröde Schönheit. Man stelle sich mal vor, der Verpackungskünstler Christo hätte sie noch nutzen können: Eine verhüllte Schlange, die sich quer durch die ganze Stadt windet, doch nun vielleicht in Rosa?

Ja, das mag man für verrückt halten – und es ist es auch. Aber so ist das mit Menschen, die in einer ummauerten Stadt gelebt haben und in der Lage waren, damit leben zu können. Ist das eine Leistung, mit der Beschränkung klargekommen zu sein? Oder eine Schwäche, sie hingenommen zu haben?

Im November hatte unsere Bilderserie die aufregenden Tage des Mauerfalls im Blick. Gönnen wir uns nun in der Adventszeit zunächst ein paar ruhigere Tage. Im Dezember versetzen uns Fotos aus dem Jahr 1986 in den Alltag mit der Mauer. Die Ansichten sprechen für sich – und wer weiß, vielleicht erscheint es dann gar nicht mehr so verrückt, ein zärtliches Gefühl mit dem Beton zu verbinden.

Est-ce que la tendresse aura raison du béton ? / Ist die Zärtlichkeit stärker als Stahlbeton? Foto: (c) Michael Magercord / ROPI

Est-ce que la tendresse aura raison du béton ? / Ist die Zärtlichkeit stärker als Stahlbeton? Foto: (c) Michael Magercord / ROPI

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