Allemagne : un pays si riche, si pauvre…

La pandémie a accéléré une évolution des plus inquiétantes – un nombre croissant d’Allemands vit en-dessous du seuil de la pauvreté. Et cette évolution continue…

Souvent, un animal est les dernier accompagnateur des personnes en précarité grave. Foto: Sciencia58 / Wikimedia Commons / CC-BY-SA 4.0int

(KL) – Le « Paritätischer Wohlfahrtsverband », une fédération caritative, tire la sonnette d’alarme. Selon son récent « rapport sur la pauvreté », 13,4 millions d’Allemands vivent actuellement en-dessous du seuil de la pauvreté, ce qui correspond à 16,1% de la population. Selon la définition de cette fédération, est considéré comme « pauvre » toute personne qui dispose de moins de 60% du revenu médian au pays. Mais quand un pays comme l’Allemagne affiche un tel taux de pauvreté, ce n’est pas que le pays ne s’en sort plus, mais que la politique maintient cette pauvreté.

Etonnant : les chiffres montrent un clivage entre le nord et le sud du pays. Tandis que le taux de pauvreté n’est « que » de 11,6 en Bavière, il est de 28,4 dans la ville-état de Brême. Comprendre : dans certaines région du nord de l’Allemagne, presqu’une personne sur trois vit en-dessous du seuil de la pauvreté. Si ces phénomènes avaient déjà été constatés avant la crise pandémique, celle-ci a aggravée la situation, malgré les aides d’état pendant la crise.

Ces aides ont, pour l’instant, évité le pire, mais il ne faut pas oublier que cette pandémie est loin d’être terminée. Le chômage partiel et différentes aides ponctuelles ont certes évité le pire pour l’instant, mais cela pourra changer.

Le problème est à la fois social et politique. Non seulement que c’est honteux que l’un des pays les plus riches du monde se paye le « luxe » de laisser un sixième de sa population vivre dans la précarité, en plus, dans une Allemagne déjà sous pression au niveau démographique, laisser un sixième de sa jeunesse dans un tel état, affectera assez rapidement les ressources humaines de l’état. D’ici quelques années, l’Allemagne manquera de talents et de main d’œuvre qualifiée, conséquence de cette politique sociale en défaillance.

Si 4 Allemands sur 5 n’ont pas vu leurs revenus baisser depuis le début de la crise, c’est le cinquième qui est « le maillon faible ». Le nouveau gouvernement allemand aura fort à faire à diminuer le pourcentage d’Allemands qui vivent en-dessous du seuil de la pauvreté. Car si l’un des pays les plus riches du monde n’y parvient pas, qui pourrait y parvenir ?

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