Comment construire l’égalité hommes-femmes ?

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(Par Christine Faivre) – Actuellement, du moins en France, l’égalité hommes-femmes est reconnue en théorie. Elle n’est plus au stade de la justification, elle est inscrite dans les lois (https://rm.coe.int/strategy-fr-2018-2023/16807b58ea). Mais alors pourquoi dans la pratique se heurte-t-on à une différenciation aussi bien au niveau familial que professionnel malgré toutes les stratégies mises en œuvre depuis des années ?

Il faut alors bien admettre alors que le problème se situe ailleurs que dans la législation. Le problème de l’égalité hommes-femmes est un problème culturel. Il faut donc agir sur l’éducation, les préjugés.

À ce jour on ne peut pas encore parler d’égalité hommes-femmes comme le démontrent les tableaux suivants.

Le diplôme selon le sexe			Unité : %
		Hommes	Femmes
Brevet et moins		18,2	15,8
CAP-BEP		30,8	23
Bac		16,9	18,6
Bac + 2		12,4	15,6
Bac + 3 et plus		21,6	27,1
Ensemble		100	100

Source : ministère du Travail – Données 2013 – © Observatoire des inégalités

Les femmes sont en moyenne plus diplômées que les hommes, mais les femmes s’orientent souvent vers des filières moins porteuses que les hommes.

Revenus du travail selon le sexe et le diplôme				Unité : euros
Les hommes touchent… % de plus que les femmes
		Hommes	Femmes
Brevet et moins		1 598	1 130	41,40%
CAP-BEP		1 718	1 260	36,30%
Bac		1 870	1 403	33,30%
Bac + 2		2 369	1 677	41,20%
Bac + 3 et plus		3 148	2 153	46,20%
Ensemble		2 112	1 573	34,30%

Revenus mensuels nets moyens, salariés et non-salariés, tous temps de travail confondus.
Source : ministère du Travail – Données 2013 – © Observatoire des inégalités

Emplois de cadres supérieurs selon le sexe et le diplôme
		Hommes	Femmes
Brevet et moins		2,90%	1,10%
CAP-BEP		3,10%	1,80%
Bac		8,80%	5,40%
Bac + 2		23,40%	8,60%
Bac + 3 et plus		62,20%	35,90%
Ensemble		19,30%	12,60%

Source : ministère du Travail – Données 2013 – © Observatoire des inégalités

On remarque une forte disparité de revenu et de carrière qui a plusieurs causes :

- la part de mi-temps forcée ou voulue des femmes supérieure qui est une inégalité culturelle
- l’orientation des filles vers des filières moins porteuses. Préjugé qui là aussi procède d’inégalités de genre car les emplois « féminins » sont justement sous-payés car féminins.
- pour le reste une discrimination de genre à l’embauche et en cours de carrière à diplôme identique et même poste.

Réduire la discrimination entre hommes et femmes à la seule discrimination à diplôme identique et même poste en disant que le reste procède de choix personnels ne fait pas état de la réalité du problème.

Les femmes subissent une discrimination parce qu’elles sont des femmes et plus encore parce qu’elles sont mères puisque les femmes sans enfant gagnent 12 % de plus que les mères de famille.

On ne peut pas nier les différences biologiques entre les hommes et les femmes. Ce sont les femmes qui portent les enfants, qui accouchent et allaitent et ceci ne peut être assumé que par elles-mêmes. Mais au-delà, les hommes peuvent aussi bien apporter les soins nécessaires à l’enfant. Les congés de maternité sont de 16 semaines, sans compter les congés pathologiques assez courants surtout pour les femmes qui ont un travail pénible. Pour les femmes chaque grossesse correspond à une interruption de 16 semaines dans leur travail soit 3 mois. Les hommes, eux, ont droit à 15 jours. Ensuite il s’avère que la femme va consacrer plus de temps à l’éducation des enfants, aux tâches ménagères qu’un homme. Les employeurs connaissent ces modèles culturels entretenus aussi bien par les femmes que les hommes, par la société entière et c’est pourquoi ils misent plus facilement sur un homme qu’une femme.

Lisez demain sur eurojournalist.eu, la deuxième partie de cette mini-série !