Covid-19 : une semaine pour espérer un… Noël blanc ?

Alain Howiller compare la situation économique en France et en Allemagne à l'approche d'une semaine où les gouvernements des deux pays annonceront la suite des mesures sanitaires.

Suspense - que vont décider les gouvernements cette semaine concernant les mesures sanitaires ? Foto: Touam (Hervé Agnoux) / Wikimedia Commons / CC-BY-SA 4.0int

(Alain Howiller) – Voilà que s’ouvre une semaine peut-être décisive face aux conséquences de la crise sanitaire. Alors que montent un peu partout, même en Allemagne où pourtant le gouvernement continue de bénéficier d’un soutien populaire exceptionnel (74% de sondés favorables !), les opposants aux mesures restrictives de lutte contre la pandémie, descendent dans la rue. Les manifestants sont poussés, pour beaucoup, par des mouvements liés aux extrémismes de gauche et de droite et par les promoteurs de thèses complotistes vénéneuses. Semaine décisive, alors qu’Angela Merkel continue de ferrailler avec les Ministres-Président(e)s des Länder pour les convaincre d’accepter de nouvelles mesures de restrictions et que Emmanuel Macron va prendre la parole pour adapter à la marge, le confinement appliqué actuellement.

Resserrer à Berlin, desserrer à Paris ? – Un peu de resserrement à Berlin, un peu de desserrement à Paris où le confinement issu de la deuxième vague de la pandémie a particulièrement frappé les commerces dits « non-essentiels », la restauration (on est à 9% d’une situation normale), l’hébergement (dans ce secteur, on est à 17% d’une situation normale !). Certes, la deuxième vague de la Covid-19 a des effets moins redoutables qu’on ne l’avait craint, mais l’évolution largement imprévisible d’un virus hier encore inconnu, rend les prévisions difficiles et conduit à adopter chez les gouvernants, des approches très prudentes que les oppositions ont vite fait d’assimiler à des improvisations.

Pour le Ministre français de l’Economie, des Finances et de la Relance : « Le confinement (en cours) fonctionne beaucoup mieux que le premier (au printemps) sur le plan économique. Nous avons sauvé notre économie et nous avons sauvé le pouvoir d’achat des Français ». Un propos qui mériterait sans doute d’être nuancé quand on sait que la Banque de France, faute de lisibilité suffisante (notamment quant au desserrement attendu lors de l’allocution télévisée d’Emmanuel Macron), a annoncé qu’elle ne publierait plus de prévisions avant -au plus tôt- la mi-Décembre ! Il est vrai que l’évolution de la situation impactée par les dizaines de milliards consacrés au soutien d’une économie en difficultés et au sauvetage des emplois menacés, a contraint le Ministère à revoir le budget 2020 à quatre reprises et à établir un budget 2021 qui est loin d’être assuré d’une pérennité et d’une pertinence absolue !

Retour à la normalité : en 2022 ? – Car aussi bien les rentrées budgétaires que les dépenses ne peuvent échapper à une marge d’erreur et la situation ne peut être la même selon que le confinement que les Français vivent durera, en l’état, un mois et se traduira par un Produit Intérieur Brut (PIB) de -9% cette année et de +7% en 2021 ou s’il durera deux mois auquel cas la chute du PIB sera de -11% en 2020 et +6% en 2021 ! En Allemagne, les prévisions tablent sur une baisse du PIB de -6% environ pour une progression de +4% en moyenne en 2021. Si les experts des deux pays s’accordent pour penser que les situations économiques de part et d’autre du Rhin ne se normaliseront pas (pour retrouver par exemple le niveau de 2019) avant 2022, les axes d’action qui seront définis cette semaine, seront décisives pour permettre un cheminement vers un… « Noël Blanc » ou un… « Noël noir » !

La situation dans le « Grand Est » – Pour résister au pessimisme qui ne pourrait que conforter les mauvais résultats générés par la crise sanitaire, le fait que l’industrie des deux pays ait finalement mieux résisté jusqu’ici qu’on ne le craignait, deux constats doivent tout de même être relevés : l’industrie dans les deux pays a mieux résisté qu’on ne le craignait et si les services en Allemagne ont un peu moins souffert (car moins confinés), la situation de ce secteur peut encore être redressée selon les décisions qu’annonceront, cette semaine, Emmanuel Macron et son gouvernement.

Dans le Grand Est, la Banque de France a interrogé, comme chaque mois, les chefs d’entreprises dans l’industrie et les services. Selon les sondés, « Dans l’industrie, la perte d’activité aurait été légèrement moins importante qu’au niveau national et les chefs d’entreprise anticipent une relative stabilité au mois de Novembre. » Dans les services, « La région apparaît moins sévèrement touchée, notamment en lien avec le poids du secteur de l’information-communication. Les chefs d’entreprise anticipent une baisse de l’activité marquée, avec un différentiel qui reste favorable à la région par rapport au plan national. »

Kommentar hinterlassen

E-Mail Adresse wird nicht veröffentlicht.

*



Copyright © Eurojournaliste