De la pandémie à l’endémie ?

Le variant Omicron change la donne. Plus contagieux, mais moins dangereux, il pourrait transformer la pandémie en une endémie. Mais il est trop tôt pour crier victoire.

L'espoir, c'est un peu ça - que le virus s'installe pour devenir endémique. Foto: Victor Padilla Sanchez, PhD / Wikimedia Commons / CC-BY-SA 4.0int

(KL) – On peut s’y perdre, dans la terminologie sanitaire. Pandémie, épidémie, endémie – même les politiques se trompent. Lorsque le porte-parole du gouvernement Gabriel Attal explique que « nous avons des raisons de croire en un début de décrue de l’épidémie », il se trompe. Actuellement, nous nous trouvons dans une pandémie, ce qui n’est pas la même chose et on peut actuellement espérer que cette pandémie se transforme en endémie qui elle, pourrait produire parfois des éruptions épidémiques. Compliqué ? Oui.

Une pandémie est une épidémie présente sur une large zone géographique. Aujourd’hui, on appelle « pandémie » une épidémie qui concerne une grande partie de la population mondiale, ce qui est le cas avec la pandémie du Covid-19. Une épidémie est en principe la même chose, seulement limitée géographiquement à une zone bien plus petite. Mais l’erreur commise par le jeune porte-parole du gouvernement explique peut-être les innombrables erreurs commises dans la gestion de cette crise qui, en France, a souvent été traitée, justement, comme une épidémie, donc, un phénomène local que l’on peut combattre au niveau local, département par département. Pourtant, on pourrait presque parier que le Conseil Scientifique a expliqué cette différence au gouvernement… Une endémie décrit l’état où un virus s’installe durablement dans une zone géographique, sans pour autant développer des formes graves. Ceci dit, dans une endémie, il peut y avoir des phases épidémiques, par exemple lors de changements de saison qui rendent le virus plus ou moins virulent.

Donc, l’espoir aujourd’hui, est que la pandémie puisse se transformer en endémie, à l’instar de la grippe. Donc, une maladie généralement sans trop de gravité, pouvant toutefois conduire à des rares cas graves. Les chances de voir disparaître le virus actuel avec ses variants, sont quasiment nulles. La seule maladie virale que la science a pu éradiquer, c’est la variole. Mais cet espoir n’existe pas pour le Covid-19, car les armes contre cette pandémie sont insuffisantes. Pour atteindre une « immunité collective », il faudrait que les vaccins utilisés présentent une efficacité de largement plus de 90%, comme c’est le cas des 11 autres vaccinations obligatoires en France. Même si 100% de la population étaient vaccinés, l’efficacité limitée des vaccins rend une « immunité collective » impossible.

Il faut donc croiser les doigts que ce passage de la pandémie vers l’endémie puisse se faire. Plusieurs pays ont déjà opté pour agir comme si ce passage pandémie-endémie ait eu déjà lieu : le Danemark, l’Espagne, la Grande Bretagne, la Suisse et d’autres. Dans ces pays, on traite la pandémie comme si elle s’était déjà transformée en endémie. Face au variant Omicron, ces pays estiment qu’ils puissent alléger les mesures sanitaires, mais cette stratégie est quand même osée. Car rien n’indique actuellement que l’Omicron ne puisse pas donner lieu à d’autres variants qui eux, ne seraient pas automatiquement moins dangereux. Croisons les doigts que ce passage vers une endémie se produise réellement, car là, on tiendrait on scénario de sortie de la crise. Mais, comme dit plus haut, il est trop tôt pour crier victoire.

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