Donald Tusk doit défendre la démocratie polonaise

Deux dont la carrière politique pourrait se terminer devant des tribunaux - Andrzej Duda et Donald Trump. Foto: Jakub Szymczuk / Wikimedia Commons / CC-BY-SA 4.0int

(KL) – Andrzej Duda, le président de la Pologne, n’a toujours pas digéré la défaite de son parti ultranationaliste PiS aux dernières élections législatives. Maintenant, il fait tout pour saboter le travail du nouveau gouvernement de Donald Tusk, en essayant de provoquer des conflits entre démocrates pro-européens et les ultranationalistes du PiS qui eux, rêvent toujours de leur retour au pouvoir.

On se souvient : lors des élections législatives, le PiS était le parti le plus fort, mais n’avait pas de partenaire de coalition, ce qui rendait son maintien au pouvoir impossible et malgré cela, l’ancien premier ministre Mateusz Morawiecki avait été chargé par le président Duda de former un nouveau gouvernement, histoire de retarder le plus possible l’entrée en fonction du nouveau premier ministre Donald Tusk. Depuis, Duda fait son possible pour saboter le travail du nouveau gouvernement, par exemple par son veto contre le budget élaboré par la nouvelle équipe. Mais aujourd’hui, Duda tente de provoquer, comme Donald Trump aux Etats-Unis, une confrontation entre les soutiens du PiS et les démocrates pro-européens.

L’histoire pourrait donner lieu à un film hollywoodien. Deux députés du PiS, l’ancien ministre de l’intérieur Mariusz Kaminski et son second, Maciei Wasik, tous deux condamnés à des peines de prison pour trafic d’influence et abus de pouvoir, s’était réfugiés au palais présidentiel à Varsovie pour éviter leur arrestation. Mais la police polonaise leur avait quand même mis la main dessus, tandis que Duda expliquait qu’il graciait les deux. Depuis leur arrestation, Duda parle de ces deux comme des « prisonniers politiques » et avait appelé à une grande manifestation à Varsovie.

Gracier ces deux politiques corrompus ? Ce ne serait pas la première fois. Déjà en 2015, Duda avait gracié les deux, mais il a du rebrousser chemin, car l’appel contre leur condamnation était encore en cours et selon la loi polonaise, une grâce ne peut intervenir dans une affaire en cours.

Andrzej Duda dépasse de loin son rôle de président polonais et fait son possible pour faire revenir ses copains du PiS. Le déni de la démocratie polonaise pourrait conduire Duda là où se trouve son ancien homologue Donald Trump régulièrement – devant un tribunal. Mais ses tentatives de saboter le travail d’un gouvernement démocratiquement élu, pourrait avoir de mauvaises conséquences pour les ultranationalistes polonais. Aujourd’hui, les Polonais voient très bien que le système de la PiS avait été basé sur la corruption, le copinage et le déni de la démocratie. Espérons que les Polonais s’en souviennent, déjà lors de l’élection européenne le 9 juin…