Enjeux climatiques, comment réanimer le désir d’agir

Deux explorateurs-réalisateurs au même message encourageant – nous pouvons tous contribuer à améliorer une situation climatique difficile.

D'ici quelques années, la banquise aura fondue. A moins d'agir maintenant. Tout de suite. Foto: (c) Loïc Blaise / CC-BY-SA 4.0int

(Par Léa Marchal) – 7 jours de 7h30 à minuit. Depuis lundi soir, les « Rendez-vous européens de Strasbourg » multiplient les rencontres. Objectif : embarquer élus, experts, citoyens vers l’Europe de demain, les défis à relever d’ici 10, 15 à 20 ans pour que l’Europe ait encore une voix à faire entendre dans le monde. Et surtout, pour cela, être, depuis Strasbourg, force de propositions. Mardi après-midi, sur le plateau installé en salle des mariages de l’Hôtel de Ville, Loïc Blaise, chef de la mission Polar Kid, et Hugo Metz, producteur à If not us then who. Un moment de partage et d’alerte, vrai, sans filtre, très concret sur l’ampleur du défi climatique à relever.

Mon premier échange avec Loïc Blaise se déroule sur le plateau de Radio En Construction ce mardi matin. Ses réponses sont plutôt courtes et sa voix basse. Pour ma première interview en direct à la radio, je ne suis pas rassurée. La peur sans doute de dire une bêtise, face à un homme atteint d’une maladie incurable, et qui pourtant a fait le chemin pour venir jusqu’à nous. Petit à petit, je réalise qu’il n’est pas venu pour faire une interview avec des phrases à rallonge, mêlant théories scientifiques et politique. Il est là pour rappeler  qu’il faut agir, maintenant», sans plus attendre. Il est l’heure des choix.

«Pour la première fois: un même ennemi commun» : Le dérèglement climatique. – A 16h, à l’hôtel de ville, Loïc Blaise intervient cette fois-ci accompagné de Mya, son husky, qui sera également à bord de l’hydravion lors de la prochaine expédition Polar Kid. Sur l’estrade, il partage la vedette avec Hugo Metz. Ce dernier produit des films documentaires sur les peuples autochtones qui tentent de défendre leurs forêts ou leurs terres. La conférence démarre sur les images de militants en Amérique du Sud, en Afrique, ne vivant que pour défendre une nature qui leur est parfois volée, pour être exploitée. Des images qui suscitent des grands questionnements chez moi. Et je me demande si ce genre de clips peut produire cet effet sur n’importe quelle personne, ou si ça nécessite d’être soucieux des thématiques sociales et environnementales. Dans la salle, le public est très hétérogène. A côté de moi, un couple soixantenaire, derrière moi  un groupe de jeunes étudiantes.  Les personnes qui apparaissent dans le film ont un point commun avec nos deux intervenants : la lutte. Qu’elle soit contre l’exploitation industrielle des ressources naturelles, contre le réchauffement de la planète, ou contre la sclérose en plaques. Toujours sur un ton calme et reposant, Loïc Blaise rappelle que  pour une fois, tous les habitants de la Terre partagent un ennemi commun» : Le dérèglement climatique. Ce qui nous amène à la conclusion que nous pourrions tous unir nos forces dans ce combat. Et ça commence par l’éducation. Il faut réanimer le moteur du désir chez les enfants, le désir de sauver la planète», car c’est là que tout commence.  Ce serait donc à nous de prendre les commandes, en changeant nos habitudes de consommation,  à l’image de ce pilote, qui a décidé de surmonter les obstacles et de se battre.

«L’ébauche d’un nouveau modèle, vertueux» – Les récits de ces deux intervenants se complètent si bien qu’ils arrivent inexorablement aux mêmes conclusions. Quand le producteur évoque avec déception les cantines scolaires et la viande servie à chaque repas, l’explorateur abonde en vantant les bienfaits de son nouveau régime alimentaire, réduit en viandes. Quand l’un parle de l’extraction d’huile de palme et de ses conséquences graves, l’autre appuie en citant les produits à éviter. Selon Hugo Metz,  plus il y a un échange d’idées, plus on questionne ces problématiques, plus on change de comportement, plus on va comprendre qu’on est à l’ébauche d’un nouveau modèle, vertueux, qui fonctionne bien».

A travers ces petites histoires et ces points de vue, ils se présentent tous deux comme les ambassadeurs d’un mode de vie plus respectueux de soi-même, mais aussi de la nature, qui permettrait de préserver un tant soit peu, notre planète. A en juger par le grand nombre de spectateurs et les applaudissements, Il semblerait que les conséquences deviennent plus concrètes, lorsque la personne qui parle de la fonte des glaces ou de la déforestation nous dit  j’ai vu», ou  j’ai perdu». Les témoignages parfois maladroits, timides, impressionnants, drôles, mais émouvants, apparaissent comme une solution pour faire prendre conscience des dangers immédiats qui étaient jusqu’alors, invisibles à nos yeux.

Retrouver l’ensemble des débats des 12RVES sur la page Facebook des Rendez-vous européens de Strasbourg : https://www.facebook.com/pg/rvesofficiel/videos/?ref=page_internal

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