II. Guerre Mondiale : Paris ne brûlera pas

Il y a 70 ans jour pour jour, le 25 Août 1944, que Paris a faillie être détruite. Mais le commandant allemand Dietrich von Choltitz ignorait l’ordre de Hitler. Et capitulait le 25 Août 1944 à 14h45.

On ne connaîtra jamais les vraies raisons ayant motivé le Général von Choltiz d'ignorer l'ordre de Hitler. Foto: Bundesarchiv Bild 183-R1210-0201-018 / Wikimedia Commons

(KL) – Le personnage du Général Dietrich von Choltitz est difficile à cerner. Il venait d’être nommé commandant de la ville de Paris en remplacement des officiers de la résistance allemande autour von Stauffenberg, von Stülpnagel et von Hofacker qui avaient été arrêtés après avoir, dans le cadre de la tentative de renverser le regime nazi, capturé plus de mille soldats de la SS à Paris pensant que l’attentat sur Hitler avait réussi. Dietrich von Choltitz était un militaire de carrière, ayant combattu en Crimée et sur le front Ouest lors du Débarquement. Il était considéré comme politiquement fiable et pourtant.

Lorsque Hitler donnait ordre le 23 Août 1944 à 11 heures que «Paris ne doit pas tomber entre les mains de l’ennemi, le cas échéant uniquement sous forme de champs de ruines !», Dietrich von Choltitz avait déjà pris contact avec la Résistance. A ce moment là, la plupart des grands bâtiments de la capitale et les ponts avaient été minés par les soldats allemands – il aurait suffit d’appuyer sur un bouton et tout Paris aurait été anéantie.

Les motivations de von Choltitz d’ignorer l’ordre personnel de Hitler, un crime passible de la peine capitale sous les nazis, ne sont pas claires. Une partie des historiens privilégie l’hypothèse que von Choltitz souhaitait épargner les trésors de la ville de Paris, ses oeuvres d’art et d’architecture, que von Choltitz ne voulait pas entrer dans les livres d’histoire comme celui ayant détruit la plus belle ville du monde. Possible. On ne le saura pas. Mais d’autres estiment que von Choltitz était tout simplement un expert militaire estimant à juste titre que la guerre était perdue, souhaitant capituler pour économiser d’autres pertes de vie.

De plus, les Alliés lui avaient indiqué que s’il ordonnait la déstruction de Paris, il serait considéré comme un criminel de guerre et ne pouvait pas espérer d’être traité comme un prisonnier de guerre. Ainsi, von Choltitz était pris au piège. S’il ordonnait la déstruction de la capitale, il risquait la pendaison si les Alliés allaient le capturer. S’il ignorait l’ordre de Hitler, il serait condamné à mort à Berlin. Mais Berlin était loin, et sa vie dépendait de la bonne décision sur place à Paris. Il décidait de se rendre au Général Leclerc et ne signait la capitulation une fois certain que les Allemands ne pouvaient plus lui mettre la main dessus.

Toujours est-il qu’il n’a jamais donné l’ordre fatal à ses artificiers. Hitler fumait, perdant ainsi un symbole qui lui importait, se rendant peut être compte à ce moment-là que ses projets mégalomanes étaient voués à l’échec. Et si nous ne connaîtrons jamais les motivations de Dietrich von Choltitz, on sait que Paris est éternelle, ayant survécue à tous les envahisseurs, des Romains aux Nazis. Et dire que cela se soit passé il y a tout juste 70 ans…

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