La CeA – une collectivité devient adulte
Après les trois premières années de son existence, la Collectivité européenne d'Alsace (CeA) travaille dur, avec ses 6500 agents, pour l'Alsace. Et elle a des ambitions.
(KL) – La conférence de presse de la Collectivité européenne d’Alsace durait aussi longtemps que celle du président Macron, mais elle était beaucoup plus intéressante. Frédéric Bierry, président de cette collectivité unique en France, présentait autant le bilan des trois premières années que les perspectives pour cette nouvelle année. Et il insistait beaucoup sur le « baromètre social » réalisé par KPMG au sein de cette collectivité pour couper court aux rumeurs d’une ambiance négative à la CeA.
Trois ans pour une collectivité unique en France, ce n’est pas beaucoup. Pourtant, les 6500 agents de la CeA se sont immédiatement mis à l’œuvre et Frédéric Bierry a évoqué les difficultés de harmoniser les services de deux départements qui, logiquement, avaient des structures et méthodes de travail différents. « Aujourd’hui, 70% des procédures ont pu être adaptées et on travaille sur le reste », a-t-il dit.
Après, les prérogatives de cette nouvelle collectivité sont nombreuses. Et dans tous ces nombreux domaines, il fallait et il faut inventer, réinventer, s’adapter. Les domaines d’intervention de la CeA sont trop nombreuses pour les énumérer ici et ceux qui s’intéressent à l’action de cette collectivité, peuvent se renseigner en cliquant sur ce lien.
D’un intérêt particulier pour Eurojournalist(e) était le volet « transfrontalier et Europe ». Et visiblement, ça travaille. Sur les 1200 projets contenus dans le « schéma transfrontalier », la CeA en accompagne aujourd’hui une centaine et d’autres réalisations sont prévues en 2024. Comme par exemple pour la « Life Valley », projet porté et inventé par Alexis Lehmann qui par ce biais, souhaite transformer le Rhin Supérieur en « Life Valley », à l’instar de l’évolution qui avait mené en Californie, à l’émergence de la « Silicon Valley ». En ce qui concerne ce projet, Frédéric Bierry a annoncé une rencontre prochaine avec les responsables allemands pour, dans un premier temps, établir une sorte d’état des lieux, pour pouvoir ensuite déterminer avec les partenaires allemands et suisses, la marche à suivre.
Sinon, et cela était un agréable contraste avec les annonces faites par le président français, Frédéric Bierry n’a pas promis des choses grandiloques (qui généralement ne sont pas réalisées…), mais il s’engage pour un travail sérieux sur le terrain. Interrogé par un confrère sur ses relations avec le président de la Région Grand Est, Frédéric Bierry ne s’est pas perdu dans un monologue sur la nécessité de l’Alsace de sortir du Grand Est (projet qu’il va poursuivre tout de même, histoire aussi de mieux organiser les compétences entre les différentes collectivités), tout en soulignant que les contacts étaient bien et que la question d’une sortie de l’Alsace du Grand Est, n’était pas une affaire d’hommes. Dont acte.
Les changements dans différents domaines, à un moment marqué par des crises mondiales, doivent venir « d’en bas », disait Frédéric Bierry, soulignant que la CeA ait crée son Conseil de Développement où 100 citoyens et citoyennes commentent les décisions de la CeA et donnent des recommandations.
Egalement unique en France, la « Police environnementale », un corps de police qui n’existe nulle part ailleurs et qui veille aux bons comportements environnementaux des Alsaciens.
Bref, une année difficile s’annonce pour tout le monde, la CeA y compris, mais on sent un grand réalisme et carrément une « nouvelle humilité » des responsables face à une mission énorme. Les Alsaciens ont tout intérêt à soutenir cette collectivité qui, bien sûr, ne fonctionne pas (encore ?) parfaitement dans tous les domaines, mais qui s’emploie tous les jours pour mener à bien sa mission. A suivre.
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