La Coupe du Monde au Brésil – une catastrophe annoncée?

Entre les émeutes contre la Coupe du Monde, les infrastructures qui ne sont pas prêtes et les catastrophes naturelles, cette Coupe s'annonce compliquée. Pour le moins.

Bien sûr, tout le monde voudrait que la Coupe du Monde soit une belle fête. Mais elle pourrait aussi tourner en drame. Foto: Thomás / Wikimedia Commons

(KL) – Bien sûr, tous les quatre ans, la fièvre footballistique monte. La Coupe du Monde a toujours su plonger le monde entier dans une fête de trois semaines, avec émotion et joie, comme par exemple la CdM 2006 en Allemagne, surnommée «le conte de fée estival». Mais maintenant, la CdM au Brésil s’annonce comme mal. Si les organisateurs espèrent qu’à la dernière minute, le côté festif reprenne le dessus, les Brésiliens, eux, sont majoritairement déterminés de profiter de l’occasion pour crier leur misère et l’injustice du grand capital. La FIFA et plus précisément, son président suisse Sepp Blatter, portera la responsabilité pour tout ce qui s’y passera.

La logistique, ma foi. A Fortalezza, un terminal de l’aéroport n’a pas été terminé et les supporteurs seront accueillis sous des tentes. Des routes pas prêtes, hoplà, c’est le côté folklorique, pourquoi pas. La ville de Manaus, les pieds dans l’eau après une inondation ? On fera avec. Mais les manifestations dans les villes organisant des rencontres risquent fort de déborder.

La plupart des joueurs de la «seleçao» soutiennent les manifestants qui –logique, nous sommes au Brésil- n’ont rien contre le football, mais contre la dépense de plusieurs milliards d’euros qui manquent dans un pays marqué par la pauvreté et des inégalités sociales. Ceux qui profitent réellement de cette CdM, ce sont de grands entrepreneurs et la FIFA. Ceux qui payent, ce sont ceux qui n’ont rien.

La situation est explosive. Si quelqu’un allume la mèche, elle risque de devenir incontrôlable, par exemple, si la police allait tuer des manifestants, chose qu’on ne peut en aucun cas exclure. La FIFA se comportera comment, alors ? Les équipes se comporteront comment, alors ? Nous, les supporteurs et téléspectateurs, on se comportera comment, alors ? Est-ce que dans un tel cas, la fête continuera ? Est-ce que nous allons continuer à suivre les matchs à la télé ? Est-ce que les équipes continueront à jouer, si aux abords du stade, des manifestants devaient se faire tuer ?

Après la CdM au Brésil, la FIFA fera un tour par la Russie pour soutenir en 2018 la propagande de Vladimir Poutine, avant de s’attaquer au dossier fumant du Qatar 2022. Et si, au lieu de suivre ce spectacle cynique, nous allions regarder des matchs amateur, des matchs de jeunes ? Si on boycottait les matchs à la télé ? Car si les grandes manifestations sportives sont organisées au prix de l’oppression du peuple du pays hôte, on a alors atteint la «ligne rouge». Au-delà de cette «ligne rouge», personne ne devrait soutenir ce genre de manifestation. Même pas devant la télé.

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