La renaissance de l’Alsace institutionnelle

Samedi, la « Collectivité européenne d’Alsace » a été officiellement lancée – et Frédéric Bierry en sera le premier président. Et maintenant, au travail !

Frédéric Bierry, premier président de la nouvelle CEA, peut sourire - il a obtenu 75 des 79 votes ! Foto: Eurojournalist(e) / CC-BY-SA 4.0int

(KL/JZ) – Depuis le 1er Janvier, l’Alsace existe à nouveau au niveau institutionnel. Avec la création de la « Collectivité européenne d’Alsace » (CEA), qui n’est autre que la fusion des deux Conseils Départementaux du Haut-Rhin et du Bas-Rhin, un nouveau chapitre s’ouvre à l’Alsace. Si la notion « Alsace » avait disparue dans me cadre de la réforme territoriale bâclée, voilà le retour de l’Alsace. Mais avant de se réjouir, il faut d’abord se mettre au travail.

La CEA est un instrument, tout comme le Traité d’Aix-la-Chapelle et d’autres instruments crées ces dernières années. Pour qu’un instrument puisse déployer son potentiel, il faut savoir le manier avec dextérité. Voilà ce qui attend les 80 élus haut-rhinois et bas-rhinois qui forment désormais le Conseil de la CEA – du travail.

2 milliards d’euros de budget, des compétences accrues (et au fur et à mesure, d’autres compétences pourraient venir s’ajouter), une identité retrouvée – la création de la CEA est une bouffée d’oxygène. Désormais, il faut que la CEA fasse ses preuves avant de pouvoir postuler à un champ de compétences élargi, mais cela viendra avec le temps. Maintenant, il faut que cette nouvelle structure se mette rapidement en place et qu’elle produise les premiers résultats.

On verra comment se situera la CEA par rapport aux instances existantes et il faut espérer qu’il ne s’agit pas seulement de la nième couche du mille-feuille administratif. Mais la nouvelle équipe dirigeante veillera à ce que la CEA puisse se développer selon ses possibilités.

Pour l’occasion, les 80 élus des deux départements ont joué la carte de l’unité – le nouveau président de la CEA Frédéric Bierry n’avait pas de candidat contre lui et fut élu, par conséquent, avec 75 des 79 votes exprimés. Donc, pas de querelle à la Clochemerle, mais une unité alsacienne comme on l’aurait déjà souhaité en 2013. Mais bon, certaines choses nécessitent un peu plus de temps.

Le moment fut historique. En présence de la ministre Brigitte Klinkert, des députés Sylvain Waserman et Vincent Thiébaut, du maire de Colmar Eric Straumann, de la préfète Josiane Chevalier, du président de la Région Grand Est Jean Rottner et de la crème de la crème du monde politique alsacien, le nouveau conseil avait choisi l’harmonie comme leitmotiv. Après tout, les intérêts alsaciens sont, plus ou moins, les mêmes entre le Haut-Rhin et le Bas-Rhin, surtout dans le contexte actuel de la corona-crise.

« L’avenir de l’Alsace sera européen », a souligné dans son discours inaugural le premier président de la CEA, Frédéric Bierry. Et en effet, la CEA aura davantage de possibilités de faire avancer le travail transfrontalier et ce, dans de nombreux domaines.

Si pour beaucoup d’observateurs, la CEA n’est qu’une étape intermédiaire sur le long chemin qui devrait mener un jour à la réinstauration de la « Région Alsace », le temps des postulats est, pour l’instant, terminé. Maintenant, il s’agit de livrer des résultats, de prouver le bien-fondé de cette nouvelle institution. L’équipe en place semble déterminée d’aller en ce sens – travailler, s’engager, avoir un regard sur la région qui sera encore plus européenne qu’aujourd’hui.

Longue vie à la CEA, que les responsables se montrent à la hauteur de la mission ! Désormais, le CEA existe, elle a une équipe dirigeante qui est déterminée d’aller le plus loin possible et les citoyens pourront également contribuer au succès de la CEA – en soutenant cette nouvelle structure et en pensant et agissant de manière « alsacienne » et « européenne ». Tous ensemble, on va y arriver !

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