La « vague des non-vaccinés » ou la « vague des vaccinés » ?

Les deux virologues allemands les plus éminents, Christian Drosten et Alexander Kekulé, ne sont pas d’accord en ce qui concerne le groupe diffusant le plus le virus.

Alors quoi ? Vague des non-vaccinés ou vague des vaccinés ? Foto: Alvesgaspar / Wikimedia Commons / CC-BY-SA 4.0int

(KL) – Comment voulez-vous que le commun des mortels puisse encore comprendre quelque chose à la pandémie ? Si tout le monde convient que nous nous trouvons actuellement dans la « quatrième vague » de la pandémie, avec des chiffres qui regrimpent à nouveau, même les experts ne sont pas du même avis en ce qui concerne la diffusion du virus. Pour Christian Drosten, il s’agit de la « vague des non-vaccinés », tandis qu’Alexander Kekulé estime qu’il s’agit de la « vague des vaccinés ».

Pour Christian Drosten, la situation est claire. Ce sont les non-vaccinés qui continuent à diffuser le virus et par conséquent, tout le monde devrait se faire vacciner. Drosten n’est pas seul à exprimer cette opinion qui est partagée par Frank-Ulrich Montgomery, le président de l’Union Mondiale des Médecins ou encore par Lothar Wieler, le chef de l’Institut Robert Koch. Eux, ils parlent carrément de la « pandémie des non-vaccinés ». Mais il y a d’autres experts qui disent le contraire.

Ainsi, Alexander Kekulé, également virologue de renommé, estime qu’il s’agit d’une « pandémie des vaccinés » et il explique sa position ainsi : la plupart des personnes vaccinées s’estiment protégées et par conséquent, se comportent de manière moins prudente, ne respectent plus systématiquement les gestes-barrière et ne se font généralement plus tester. Mais puisque les personnes vaccinées peuvent toujours contracter et diffuser le virus à leur insu, elles représentent pour Kekulé, le groupe le plus « dangereux », car souvent, les infections des personnes vaccinées, se déroulent de manière asymptomatique et sans que les personnes concernées s’en rendent compte. C’est pour cela que Kekulé préconise le maintien des gestes-barrière autant pour les personnes vaccinées que pour les personnes non-vaccinées, tout en soulignant que l’abolition de la gratuité des tests, constitue une grande erreur.

Voilà deux prises de position d’experts reconnus. Et nous, citoyens lambda, on en fait quoi ?

Considérant qu’effectivement, la vaccination n’exclut ni l’infection, ni la diffusion du virus, la proposition d’Alexander Kekulé semble sensée – tout le monde devrait continuer à appliquer les gestes-barrière, le temps que la situation se clarifie.

Là où les experts sont d’accord, c’est la vaccination. Ils préconisent tous le « piks », comme disent les Allemands. Même si la protection contre les variants Delta et Mu semble fortement réduite, la vaccination, avec les gestes-barrière, semble être le moyen de choix pour les scientifiques, sauf pour les cas de contre-indication.

Toutefois, plus personne ne parle de l’immunité collective – qui devient un concept théorique, car il est impossible de vacciner la population mondiale à 95%. Le temps que prendrait une telle campagne, on serait déjà arrivé à la fin de l’alphabet grec pour désigner tous les variants qui se seraient créés d’ici là.

Beaucoup de gens se posent des questions et cela semble normal. Si même les meilleurs experts n’arrivent pas à se mettre d’accord sur des points aussi cruciaux de cette pandémie… Donc, recommandation – maintenez les gestes-barrière, soyez conscients que même vacciné, on peut toujours diffuser le virus. Donc, personne n’est pas vraiment en sécurité par rapport à ce virus et il serait également judicieux si le monde politique pouvait arrêter de se vanter « de maîtriser la pandémie », tout en parlant de « retour à la normalité ». On ne maîtrise rien du tout actuellement et c’est cette communication politique qui berce les personnes vaccinées dans un faux sentiment de sécurité. Tout semble indiquer que cette pandémie nous accompagne encore bien longtemps…

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