Le jour où LFI bascula vers l’extrême-gauche

Suivi par la plupart des ténors de LFI, l’entêtement de Jean-Luc Mélenchon à ne pas condamner les actes terroristes perpétrés par le Hamas en Israël ce sinistre 7 octobre 2023, signe un basculement politique majeur.

Il serait, pour les militants de LFI, grand temps de regarder en arrière, histoire de comprendre qui tire les ficelles et pourquoi... Foto: Jeanne Menjoulet / Wikimedia Commons / CC-BY 2.0

(Jean-Marc Claus) – A l’instar de son mentor François Mitterrand alias Tonton, Jean-Luc Mélenchon alias le Leader Maxi-Mots, a toujours su utilement copiner avec l’extrême-gauche. Notamment lorsqu’en période de tambouilles électorales, il leur fallait trouver quelques moyens d’affaiblir le PCF, sans l’aide duquel aucun des deux ne serait devenu ce qu’ils furent. Ce qu’ils furent car, si pour le libéral Tonton le rideau est définitivement tombé en 1996, pour le Leader Maxi-Mots, c’est par une bascule vers l’extrême-gauche de l’arc politique actée le 7 octobre dernier, que le crépuscule des adieux a commencé, entraînant ses disciples dans son sillage, à quelques exceptions près, dont François Ruffin.

Comme l’avait très justement souligné sur France Info TV Gérard Araud, qui fut ambassadeur de France en Israël de 2003 à 2006, autant les rapports conflictuels israélo-palestiniens et la situation locale méritent débat, autant était-il d’abord nécessaire de condamner les actes terroristes commis par le Hamas et donc faire preuve d’empathie envers les victimes ainsi que leurs proches. Si la politique peut aussi ressembler à un jeu d’échecs, toute stratégie manquant d’humanité, confine au dogmatisme froid et désincarné.

Défendre la « solution à deux États » et se soucier à juste titre du sort du peuple palestinien, sans condamner le terrorisme islamique issu de la Bande de Gaza, conduit à adopter une position intenable : celle de l’indignation sélective et donc de l’incohérence totale. Pourquoi ceux qui s’insurgent à bon droit lorsque des Gazaouis se font pilonner par Tsahal, sont-ils aux abonnés absents lorsque le Hamas se livre à des expéditions punitives des plus sanguinaires ? Un « deux poids, deux mesures » que, dans de nombreuses circonstances, la gauche reproche souvent à la droite !

Le mariage de raison constitué par la NUPES, a une fois de plus laissé apparaître ses lignes de fractures. Cette fois-ci, ces lignes de fractures passent entre ceux capables de s’indigner en se distanciant d’une position purement dogmatique, et ceux enferrés dans leurs convictions militantes au point de pratiquer eux-mêmes l’indignation sélective qu’ils dénoncent habituellement ! Mais en l’espèce, LFI a, volontairement ou non, donné des verges pour se faire battre, par l’ensemble des forces politiques hexagonales et même au-delà.

Absence de vision globale ou volonté de victimisation, peu importe l’origine de ce choix dicté par le Leader Maxi-Mots et suivi par la majorité de ses lieutenants, les uns soumis et les autres commis. Le résultat en est le basculement de LFI à l’extrême-gauche où elle peut maintenant tenir la main au NPA. Ce qui va nécessairement participer d’une redistribution des cartes au sein de la NUPES, si toutefois cette alliance survit au mélenchonisme galopant se donnant pour son moteur, alors qu’il en est le frein.

C’est une chose au premier tour de l’élection présidentielle, de gagner près de 22% des suffrages exprimés soit près de 17% des inscrits ; c’en est une toute autre de « faire mieux » (injonction mélenchoniste consacrée) hors période électorale, où fédérer demande plus d’intelligence et d’énergie que de cliver. La stratégie du clivage permanent, se retourne tôt ou tard contre ceux qui la pratiquent, en les isolant dans un entre-soi des plus malsains.

Le gauchisme, cette maladie infantile du communisme selon Lénine, provoquera-t-il la chute de LFI dont l’un des sports favoris est l’anticommunisme, ou contribuera-t-il juste à l’implosion de la NUPES ? Aucune des deux options n’est réjouissante, sauf évidemment pour la droite, dont la macronie et l’extrême-droite dans ses différentes déclinaisons. Des artistes reconnus et de célèbres sportifs, ont su se retirer une fois arrivés au sommet de leur art et de leurs performances. Il n’en va pas de même pour les politiques, comme par exemple Manuel Valls, que les récents événements ont sorti de la naphtaline et qui, en mission à Tel-Aviv, tente vainement pour la nième fois de se refaire une santé politique. Mais ne serait-ce pas là, une sinistre préfiguration du possible avenir de Jean-Luc Mélenchon ?

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