« Le numérique doit être un outil démocratique »

Céline Geissmann est jeune, et pourtant, elle compte déjà parmi les voix européennes que l'on entend. Et maintenant, elle est la seule adjointe au maire PS, responsable de la ville numérique. Et d'autres choses. Interview.

Céline Geissmann, Européenne engagée dans le nouvel exécutif strasbourgeois. Foto: Eurojournalist(e) / CC-BY-SA 4.0int

(KL) – Depuis quelques jours, Céline Geissmann est la 18e maire adjointe de la ville de Strasbourg, en charge de la « ville numérique », de la « mission du temps » et de la « citoyenneté européenne ». Issue du monde associatif, notamment des « Jeunes Européennes » et du « Mouvement Européen » où elle occupait des postes à responsabilité, elle prend sa carte au PS en 2017. Aujourd’hui, elle représente le PS comme seule adjointe au maire dans le nouvel exécutif vert de la ville de Strasbourg, avec une triple délégation. Interview.

Céline Geissmann, comment est-ce que vous gérez l’évolution de votre situation personnelle ? Si on vous avait dit, il y a six mois, que vous seriez aujourd’hui maire adjointe de la ville de Strasbourg, vous l’auriez cru ?

Céline Geissmann : Tout dépend du moment pendant les six derniers mois. Avant le premier tour, j’avais accepté une place sur la liste de Catherine Trautmann qui était loin des places éligibles, mais j’avais envie de vivre l’expérience d’une telle campagne aux côtés de Catherine Trautmann. A ce moment-là, rien n’indiquait la possibilité de me retrouver maire adjointe de la ville de Strasbourg. Par contre, peu avant le deuxième tour où j’étais troisième sur la liste de Catherine Trautmann, j’y croyais. On avait fait une très belle campagne, et en vue de la dynamique de notre campagne, j’y ai cru. Mais bon, tout cela fait maintenant partie du passé.

Regardons vos délégations – la première est la « Ville numérique » – quels sont vos projets phares pour cette mandature ?

CG : Il y a trois priorités dans ce domaine et nous allons travailler sur ces trois points avec l’Eurométropole. La première : comment surmonter la « fracture numérique », la deuxième « ne laisser personne sans Internet » et la troisième est « l’éducation numérique ». Ce dernier point a aussi une dimension sociale, car nous voulons que chaque enfant dans l’Eurométropole dispose d’un appareil numérique pour assurer la continuité pédagogique en cas de nouvelle vague du Covid…

Et les personnes âgées qui se perdent dans la jungle numérique ?

CG : J’allais y venir. Pour encadrer le troisième volet, nous prévoyons la mise en œuvre de groupes intergénérationnels où les jeunes pourront transmettre leurs connaissances aux personnes plus âgées. Une autre priorité de mon mandat sera un progrès palpable dans la « démocratie numérique », aussi appelée « e-democracy », permettant aux citoyens et citoyennes de mieux participer aux consultations publiques. Pour moi, la « démocratie numérique » doit être un outil démocratique.

Votre deuxième délégation s’intitule « Mission du Temps » – ça veut dire quoi ?

CG : Dans le cadre de cette délégation, nous allons mener une réflexion comment mieux organiser le temps en ville. Cela comprend par exemple les transports en commun, les horaires d’ouverture dans les différents lieux publics, mais aussi le télétravail pour lequel nous envisageons la mise en œuvre d’un observatoire pour tirer les enseignements de la crise sanitaire. A bien y regarder, cette crise constitue une opportunité extraordinaire pour remettre en question certains fonctionnements des services publics.

Et, bien entendu, la délégation de la « citoyenneté européenne » !

CG : Oui. Enfant, j’allais déjà tous les ans à la « Journée Portes Ouvertes » au Parlement Européen et déjà à 19 ans, je me suis engagée chez les « Jeunes Européens » en Alsace, ensuite je suis devenue vice-présidente France des « Jeunes Européens », en 2017, nous avons organisé, entre autres avec Hervé Moritz, la « Convention Européenne de la Jeunesse » au Parlement Européen avec 150 participants de 39 pays, et plus tard, j’ai été élue comme « Executive Board Member » au bureau européen des « Young European Federalists – JEF Europe ». Vous voyez, en tant que Strasbourgeoise, j’ai l’Europe dans le sang…

Et qu’allez-vous mener comme projet en faveur de la citoyenneté européenne ?

CG : On travaillera un peu dans l’esprit des « Jeunes Européens » qui se sont toujours engagés à porter l’idée européenne là où on en parle peu, dans les quartiers, dans les écoles, chez les jeunes. Nous allons réactiver les jumelages de la ville et organiser des « Summer Camp », une merveilleuse expérience pour les jeunes qui dans ce cadre, expérimentent pour la première fois l’Europe. Très clairement, ce mandat sera marqué par de nombreux projets de promotion d’une Europe plus humaine, plus solidaire et plus sociale.

Merci beaucoup pour cet entretien, Céline Geissmann !

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